Une novillada gâchée par la météo
et des La Quinta décevants

Arènes de Saint Sever, dimanche 29 juin 2014 :
Novillada des Fêtes de la Saint Jean 6 novillos de La Quinta pour
Tomas Angulo (applaudissements, salut au tiers)
Posadas de Maravilla (applaudissements, vuelta avec forte pétition)
Clemente (silence, une oreille)
Alternance de nuages et soleil avec des gouttes au 4ème et au 5ème
Moitié d’arènes

6 antis masqués contenus loin des arènes (bientôt on pourra les compter sur les doigts d’une main) par un imposant dispositif de gendarmerie. Début mitigé pour la nouvelle équipe en charge des arènes du Cap de Gascogne par la faute d’une météo défavorable avec un gros orage juste avant la course et d’un lot de La Quinta juste de force, manquant pour la plupart de race. Légers, d’armures très commodes souvent rapidement détériorées , laissant planer un doute désagréable sur leur intégrité . Les novillos ont très vite baissé de ton lors des faenas ne permettant pas aux jeunes toreros de s’exprimer.

Le premier, peu de bois et de poids, échoit à Tomas Angulo. Il sera le seul à aller trois fois au cheval, ne poussant vraiment que lors de la seconde rencontre. Il répond bien au cite, même de loin mais il manque de force et ne permet d’allonger ni les passes ni les séries. Quelques bons moments à droite, pas grand-chose à gauche, le toro baisse de ton. Le torero commet l’erreur de trop allonger la faena, du coup le bicho est difficile à fixer à la mort. Le matador se fait accrocher lors de la première entrée à matar (1/3 de lame) ; avant une entière en avant longue à faire effet. Avant de rejoindre le callejon, le torero est applaudi ainsi que l’arrastre.

Le second est reçu avec beaucoup d’élégance par Posada de Maravillas. Il prendra deux bonnes piques Le toro est noble, mais faible il s’arrête à mi passe d’autant que le torero ne cherche pas à allonger les passes pour l’économiser. A gauche, le toro ne passe pas, la faena sera donc essentiellement droitière. Posada de Maravillas est un torero « artiste », il est élégant. Sa muleta douce et son toréo lent et relâché convient bien à ce type de toro noble et faible. Ce n’est pas le type de torero que j’apprécie mais il a des qualités certaines. Il est moins bon tueur que muletero, la première entière est atravesada, la seconde de côté et deux descabellos sont nécessaires.

Le troisième est un peu plus costaud que les deux premiers. Dès son entrée en piste, il est visible qu’il est faible et manque de charge .Il ne pousse pas lors de l’unique rencontre avec la cavalerie d’Alain Bonijol. Il est très vite tardo, il marche quand il répond au cite de Clemente. La faena manque d’intérêt et de transmission. Le toro répond sans aucune conviction au cite du torero bordelais. La faena devient vite soporifique. Silence après une mise à mort en deux temps (une entière plate suivie d’une entière en avant)

Le ciel s’obscurcit quand sort le quatrième. Ce sera le mieux armé du lot. Il est lui aussi faible et sera peu piqué (deux picotazos dont un après la sonnerie). En début de faena le bicho fléchit dès la troisième passe de la série. Le toro est limite soso. Tomas Angulo va tirer des passes sans vraiment peser sur le toro. C’est appliqué mais manque de lien et de dominio .Le La Quinta ne transmet aucune émotion et regarde de plus en plus vers les tables. Décomposé , il sera difficile à fixer au moment de l’estocade. Le jeune torero saluera malgré deux pinchazos et une entière mal placée. Ce garçon a progressé depuis l’an dernier. Il est plus posé, plus appliqué. Il lui reste encore du travail pour évoluer de faire des passes à lidier et imposer son autorité à son adversaire.

Le cinquième sera le plus lourd du lot. Très faible, il sera économisé face au cheval (un picotazo). Le toro est lent, soso. Posada de Maravillas va en profiter pour en tirer des séries droitières relâchées, templées et allurées. Dommage que tout cela manque de transmission et d’émotion par la faute du peu d’intérêt de l’adversaire. Pas grand-chose à gauche alors que le toro n’offrait, semble-t-il, pas de difficultés de ce côté. Le torero s’engage pour une entière d’effet rapide .La présidente n’accorde pas d’oreille malgré une forte pétition. Le torero se contente d’une vuelta chaleureusement applaudie.
Ce novillero a lui aussi progressé depuis la dernière fois que je l’ai vu en 2013 à Captieux. Il a des qualités certaines et mérite d’être revu face à du bétail plus encasté et donnant plus de jeu.

Le sixième plus léger est le mieux armé du lot. Bien piqué, il poussera avec bravoure lors de ces deux rencontres avec la cavalerie Bonijol. Clémente le double avec élégance et autorité. La faena commence bien, on se prend à espérer que le dernier novillo sauve la tarde. Hélas il va se décomposer très vite avertissant par deux fois le torero avant de lui infliger une spectaculaire voltereta.  Face à un adversaire devenu quasi parado, avisé Clemente commet l’erreur d’insister et s’expose au-delà du nécessaire face à un toro devenu dangereux. La faena perd tout intérêt. L’épée entière en bonne place est très rapide d’effet. Pétition d’oreille moins forte que pour Posada de Maravillas et pourtant un pavillon est accordé ce qui vaudra à la présidente une bronca à l’issue de la course.

Les toreros sont à revoir face à un bétail plus solide et avec plus de race (et de trapio). Ce qui est inquiétant c’est que cette ganaderia a vendu plusieurs lots cette année en France et que nous risquons de connaître d’autres après-midi maussades.
Pour Saint Sever, l’organisation d’une novillada piquée ou non en Août n’est toujours pas décidée, elle dépend beaucoup du résultat des additions et des soustractions que vont faire les comptables, à l’issue de cette course de juin.

En attendant, prochain rendez vous à Castelnau Rivière Basse (05 juillet) Eauze (06 juillet), Saint Paul les Dax (12 juillet), Soustons (13 juillet) et Plaisance du Gers (14 juillet) pour les aficionados, pas pour les antis!

Thierry

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