ST PERDON AU PLUMACON

Arènes de Mont de Marsan, dimanche 31 Août,
novillada de fêtes de Saint Perdon 2014

Novillada concours avec des utreros
de Palha (palmitas) pour José Garrido (palmitas)
Castillejo de Huebra (quelques sifflets) pour Alejandro Marcos (salut au tiers)
Valdellan (palmitas) pour Louis Husson (oreille)
Pedraza de Yeltès (ovation) pour José Garrido (ovation)
Hermanos de Sanchez Herrero (sifflets) pour Alejandro Marcos (salut au tiers)
Astarac (vuelta contestée) pour Louis Husson

José Garrido et Alejandro Marcos ont rejoint l’infirmerie après la mort de leur second novillo
Ovation à Gabin Rehabi au 6ème Salut des peones José Gomez et El Santo au 6ème
Ces deux compagnons de cartel étant à l’infirmerie, Louis Husson n’a pas souhaité sortir à hombros
Cavalerie Philippe Heyral
Demi-entrée
Grand soleil
4 policiers ,5 antis femelles renvoyées au bercail par le représentant des RG

La Peña la Muleta de Saint Perdon a renouvelé son expérience de concours de ganaderias pour sa traditionnelle novillada, une année de plus délocalisée au Plumaçon. Les efforts de la peña « Camping Car » ont été récompensés par une très belle entrée dans un contexte plus favorable (pas de concurrence ni taurine ni rugbystique).
2014 a été marquée par la qualité du bétail et le talent de José Garrido , il a plané un parfum d’angoisse ,de tauromachie dure ,violente transcendée par le courage des trois novilleros .
Comme dans Carmen ,c’est la fête du courage et des gens de cœur .

Côté bétail moins de bravoure et de noblesse ,mais des mansos con casta qui ont défendu chèrement leur peau
Le public très attentif et attentionné envers les toreros a quitté les gradins montois marqué par les émotions qu’il a vécues mais content d’avoir vécu un moment de tauromachie authentique.

C’est le novillo de la ganaderia Palha (n°420,08/10, Joinho) qui ouvre cette corrida concours. Il est d’origine Irmaos. Bas et léger, il est correctement armé. Bien reçu à la cape par José Garrido, le bicho remate à droite. Il sera piqué par Curro Sanlucar. Placé à la première ligne, il prend une pique trasera puis repositionnée en poussant. Il part de plus loin à la seconde, à nouveau mal positionnée, et sort seul. Troisième pique en s’élançant du milieu, elle est à nouveau trasera et le toro pousse pour la forme
Aux banderilles, le Palha coupe le terrain. A la muleta, le toro est noble .mais va très vite se révéler faible et tardo. Avec beaucoup d’application et devant un public très attentif, José Garrido, après l’avoir doublé, lui arrache une série à droite. A gauche c’est plus compliqué, le toro serre et le sitio est difficile à trouver. Le novillero tente une série à gauche de face à la limite de l’accrochage. Retour à droite, le travail est appliqué et très technique, le toro va à menos et s’éteint. Bonne estocade, longue d’effet et qui nécessitera quatre descabellos (un avis). , torero et arrastre sont applaudis.

Sort en second un novillo d’encaste Murube de Castillejo de Huebra (n°57,11/10, Robio), il est costaud, broco d’armure. Coureur à sa sortie en piste, il montre quelque signe de faiblesse. Il est piqué par Oscar Bernal 
A la première rencontre, bon travail du piquero mais le novillo ne pousse pas. Il poussera sous la seconde (bien donnée) mais sortira seul de la troisième. Le toro a fait illusion à la seconde pique, mais dès le début de la faena d’Alejandro Marcos, il va baisser de ton. Bien doublé, il derrote s’il est toréé à mi hauteur. Le torero le fait humilier davantage dans les séries suivantes, mais les charges sont courtes et sans noblesse, ni caste. Le novillo va très vite à menos, il faut arracher les passes. Devenu tardo, il finit par accrocher le torero qui allonge trop son trasteo. Marcos tue de ¾ de lame, très efficace, en restant devant. Il salue au tiers, l’arrastre est sifflée.

Attendu après la novillada de Vic en 2013 et celle d’Orthez en 2014, le troisième novillo est un Valdellan (22,04/11, Torrealto) d’encaste Tabernero. Berrendo, léger mais bien armé, il est dans le type de l’élevage. Il est bien reçu à la cape par Louis Husson et sera piqué par Nicolas Bertoli. La première rencontre a lieu hors terrain, les peones n’arrivant pas à fixer le bicho pendant que le groupe équestre se positionne. Mal mis en suerte, le Valdellan sort seul des trois piques suivantes . A noter que le piquero, compte tenu du peu de bravoure du toro a dépassé, avec raison, la ligne extérieur et que le public, connaisseur, l’a accepté.
Après un médiocre tercio de banderilles, le toro va se comporter lors de la faena en très manso con casta. Il tape dans la muleta, charge avec du genio. Le jeune landais va arriver à corriger les défauts en se croisant dans de bonnes séries à droite et à gauche. La faena, même sans atteindre les sommets, est intéressante .Elle est hélas conclue par un julipié qui aurait du priver le torero de trophée. Mais comme souvent, l’estocade est très discutable d’exécution, mais son efficacité porte sur le public qui demande et obtient une oreille.
J’ai trouvé le dacquois, en progrès, il a su gérer un toro complexe en restant calme et appliqué, dommage qu’il ait rejoint le groupe des toreros, qui imitant El Juli, tuent en truquant.

Le quatrième novillo (33,03/11, Miralto) de la ganaderia Pedraza de Yeltes (encaste Domecq par Aldanueva) est le frère du troisième toro, honoré d’une vuelta, de la corrida lidiée à Dax. Castaño, haut et costaud, il aurait été le mieux présenté de la course, s’il ne présentait pas, comme souvent dans cet élevage, une armure fermée et orientée vers le bas. Il viendra avec bravoure trois fois au cheval (piquero Aîto Sanchez). Il pousse sous le fer mais il manque de puissance et de forces. José Garrido réalise un excellent et risqué quite par chicuelinas. Le toro est très noble Après un très bon début avec des aidées par le haut, le novillero l’embarque, en se croisant, pour de bonnes séries à droite et à gauche .Il manque juste un peu de chispa au toro. Le torero est dominateur, prend confiance et commet une erreur .Il se fait accrocher dans un moment d’inattention à une hauteur qui fait craindre le pire quand il retombe sur le sol. Grace à un superbe quite, il ne sera pas repris. Complètement groggy, soigné longuement en piste, ll ne récupèrera jamais sa lucidité. A demi-inconscient, il insiste pour finir sa faena. Il s’ensuit des passes isolées, à la voix où il soumet le toro à son autorité .Grand moment d’émotion, mais le torero n’est plus lucide, il insiste trop d’autant plus que le toro, très sollicité, ne répond plus. L’état du torero et un toro qui ne l’aide pas, va rendre difficile l’estocade. Une demie en avant ,8 descabellos portés par un novillero à bout de force, deux avis sonnent, le président bloque le chrono et heureusement le toro finit par tomber.
Le jeune torero part à l’infirmerie sous les ovations du public, l’arrastre aussi est ovationnée. Nous espérons tous que la pression va retomber hélas la soupape est bloquée .

Sort en cinquième un superbe exemplaire de Hermanos de Sanchez Herrero (25,11/2010, Pirouetta). Il va prendre violemment Alejandro Marcos et lui inflige un coup de corne superficiel mais qui finit au niveau de la gorge. Le torero est évacué vers l’infirmerie dans l’émotion générale. Moment de flottement en piste, Louis Husson, seul matador restant, prend en charge le tercio de piques .Il sera assuré par son picador Gabin Rehabi qui se substitue au piquero d’Alejandro Marcos (Alberto Sandoval, le neveu de Tito). La première pique est trasera, le toro pousse sous la seconde, cherche à fuir et ne pousse pas lors de la troisième rencontre. Le toro est manso, avisé, il pose des difficultés aux banderilleros. Revenu de l’infirmerie, Alejandro Marcos va opposer son courage à un novillo criminel qui s’arrête au tiers de la passe. Les passes à droite sont arrachées une à une, rien n’est possible à gauche. Le novillero tue d’une entière de côté après un pinchazo et doit s’y reprendre à sept fois pour descabeller .
Le public avec aficion l’invite à venir saluer au tiers, l’arrastre est sifflée. Marcos part à l’infirmerie pour y être soigné.

Le sixième combat va être franco-français. Le novillo (59,9/10, Bandolero), d’encaste Pedrajas, vient de la ganaderia gersoise de l’Astarac, propriété de Jean Louis Darré). Il est dans le type de l’encaste, costaud, bien armé. Il vient avec force dans la capote de Louis Husson. Il sera piqué par Gabin Rehabi. Le toro est compliqué .Il n’a pas une charge franche, ce qui rend difficile le placement de la puya au contact et oblige le piquero à la repositionner. Il s’allume sous le fer et déploie une force exceptionnelle soulevant le cheval à la première, le renversant avec violence à la seconde. Gabin va donner une leçon de lidia pour provoquer la troisième charge, le piquero doit aller chercher le Darré en franchissant le première ligne.Le toro est difficile à faire venir mais va aller à mas sous le fer .Il est dommage qu’il n’y ait pas eu de quatrième rencontre qui aurait permis de déterminer si le toro était brave ou puissant. Le piquero est ovationné à sa sortie de piste et même applaudi par les puristes cérétans.
Autant le Castillejo de Huebra était un très manso con casta, l’Astarac est un manso supérieurement encasté. El Santo et José Gomez saluent après un excellent tercio de banderilles .En début de faena, le novillo charge avec une violence inouïe. Il a une corne gauche dangereuse. Louis Husson veut le toréer sans l’avoir doublé et il se fera prendre et recevra lui aussi une cornada heureusement superficielle. Avec calme, et c’est nouveau chez lui, il entreprend d’assujettir l’Astarac à droite et à gauche. Il prend le dessus sur son adversaire et signe de bons muletazos ; Le novillo, très sollicité, comme souvent les toros d’encaste Pedrajas vont baisser de rythme et la fin de faena y perdra beaucoup d’intérêt .A nouveau un julipié rapide d’effet et une oreille pour le torero landais.
La vuelta accordée au novillo est contestable et contestée par une partie du public.
Il a manqué cette quatrième pique pour mesurer le degré de bravoure et le toro me semblait plus fort que brave.

Le prix au meilleur novillo n’est pas accordé .Le Pedraza et l’Astarac se voient attribuer un accessit. Le premier confirme la grande forme actuelle de l’élevage de Salamanque et le second qu’il a sa place dans le concert des élevages sérieux et qu’il mérite de sortir autrement qu’en non piquée.

Thierry

Module de Commentaires