TOROS à ROQUEFORT


Photos Laurent Larroque, tous droits réservés

Désastre ganado à Roquefort

Arènes de Roquefort, vendredi 15 Août : novillada des fêtes 2014
6 novillos de la Quinta pour
Gonzalo Caballero (silence, silence)
Borja Jimenez (salut au tiers, une oreille)
Andres Roca Rey (une oreille, salut au tiers)
2/3 d’arènes
Météo de début octobre

Ras le bol des La Quinta, rien ne justifie le nombre de lots de cet élevage vendus en France cette année. Si ce n’est quelques petits arrangements entre amis. Après un lot minable à Saint Sever, un à Hagetmau qui a existé grâce au talent de José Garrido, le lot de Roquefort composé d’un assortiment de sosos (benêts) et de mansos a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il y a au campo, et en particulier en France, des lots qui partiront à l’abattoir faute de preneurs et qui auraient fait mille fois mieux que les bœufs de la maison Conradi. Il ne faut pas s’étonner qu’avec de tels spectacles, certaines arènes se vident!
Il va falloir que certains intermédiaires comprennent que leur mandat consiste à coller à la culture des différentes arènes et pas à placer leurs poulains, les élevages des copains voire leur propre élevage. Ceci dit on reviendra à Roquefort l’an prochain parce que les arènes sont jolies et que les gens sont sympathiques.
Mais combien de personnes vont tenir ce raisonnement, d’autant que cette feria est concurrencée par celle de Dax qui semble avoir trouvé cette année, un modèle de programmation qui peut satisfaire toute les sensibilités aficionadas?

Gonzalo Caballero a été reprogrammée cette année suite à son succès de l’an dernier dans ces mêmes lieux. Son premier novillo est bien présenté, comme le sera tout le lot (on ne peut pas être mauvais partout).Il est fuyard. Il prend une seule pique (montée à l’envers), trasera, sans pousser. Le toro déjà faible sort amoindri du tercio de banderilles .Il va très vite se décomposer et se réfugier dans les tablas. Le novillero à peu progressé en un an. Sa faena est faite essentiellement sur le pico. Il oublie de donner la sortie en fin de passes et se fait souvent toucher la muleta. Il tue d’une épée plate mais en place et un descabello.

Le second sort avec une corne éclatée. Il est faible et aurait du être changé. Mal mis en suerte, il prend une pique au raccroc et ne pousse pas sous la seconde (trasera, en arrière). Borja Jimenez est un des leaders de l’escalafon .Il a cette désagréable manie d’adapter sa tauromachie, non pas au toro mais à l’arène où il se trouve. Il ne considère pas Roquefort comme une arène d’importance donc il y toréé façon pueblo . Il se croise une passe sur trois, est fuera de cacho. Le toro est invalide et soso, donc à risque minimum. Le cadet des Jimenez abuse des passes « tapes à l’œil ». Il tue d’un julipié, d’une demie et d’un descabello.

Andres Roca Rey hérite d’un novillo costaud, commode de tête et boiteux. Ce dernier ne pousse pas sous l’unique pique . Pique trasera, mais est-il nécessaire de la préciser ? L’utrero est manso et cherche les planches dès le second tercio. Le péruvien est un des meilleurs novilleros actuels. Son début de faena est intéressant avec notamment une bonne série de derechazos. Le toro manque de race, le torero s’engage moins d’autant que le bicho est mauvais à gauche et ne transmet rien. Une estocade de côté, rapide d’effet, et la présidence accorde une oreille pueblerina.

Le quatrième est fuera de typo .Dès sa sortie en piste, il manque de charge et fuit les capotes .Il prend son unique pique en manso. A la muleta, il est soso, décasté et sans intérêt. Le novillero est dans l’incapacité dans tirer de vraies passes et tue mal (trois pinchazos hondos et 9/10ème en avant suivi d’un descabello).

Le cinquième fait une sortie spectaculaire .Il pousse sous la première pique et vient de loin pour un second picotazo, rencontre imposée à juste titre par la présidence. Il blessera un des peones lors du tercio de banderilles. A la muleta, le novillo baisse de ton. Il est faible et surtout soso. Borja Jimenez en profite pour faire son numéro de toréo superficiel. Le La Quinta, même s’il n’est pas terrible, permet plus que ce fatras de passes profilées. La présidence accorde une oreille, pas forcément demandée par la majorité du public, après un julipié raté, un réussi et un descabello. Le novillero fait saluer, on ne sait pourquoi, son picador. L’arrastre est applaudie. Il est vrai qu’au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

Le sixième est le plus beau du lot, ce sera aussi le plus mauvais. Probablement affecté d’un problème de vision, il est faible et complètement décasté. Inexistant en deux rencontres face au cheval, il se comportera en manso perdido au troisième tiers. Andres Roca Rey ne pourra pas en tirer plus de deux passes consécutives sans que le novillo s’échappe, les yeux perdus dans les gradins. Le péruvien conclue avec habilité d’une entière contraire. L’arrastre est sifflée.


Remise des prix de la becerrada concours

Le comité des fêtes de Roquefort, organisateur de la novillada, doit vraiment se poser des questions. Roquefort s’est bâti sa réputation sur le bétail, et les gradins se vident de plus en plus après trois années de novillos médiocres.
Il est temps de réagir… !


Photos Laurent Larroque, tous droits réservés.

Arènes de Roquefort
vendredi 15 Août : novillada non piquée des fêtes 2014
4 erales d’élevage du Sud Ouest
Astarac pour El Adoureño (salut au tiers)
Malabat pour Andy Younes (salut au tiers)
Alma Serena pour El Adoureño (silence)
Casanueva pour Andy Younes (une oreille)
1/ 4 d’arènes
pluie aux deux derniers toros

Intéressante initiative que cette novillada avec des élevages locaux d’encastes différents afin de fêter (discrètement) le 50ème anniversaire du Cercle Taurin Roquefortois.
Malheureusement les conditions météorologiques n’ont pas permis un succès populaire et surtout économique.

Le premier novillo (Astarac) est léger et playero . Il ressemble aux erales sortis à Eauze ; Il est noble mais faible . Il répondra en mettant la tête dans la muleta d’ El Adoureño mais chutera à plusieurs reprises. Le novillo ira à mas au plan du moral , le physique ne suivra pas.
Yannis manque de métier , il n’a pas trouvé la bonne manière pour économiser l’eral . Il toréé aussi sans se croiser et tue mal (deux pinchazos et une entière basse).

Le second est le Malabat . Pur Atanasio ,il est playero ,astifino et bizco. Très encasté ,il devient très vite le patron en piste . Il va dominer Andy Younes qui ne va pas arriver à le canaliser . Il fait des passes mais pas de vraie lidia . Trop profilé et pas toujours à la bonne distance , il ne pèsera pas sur un animal qui devient de plus en plus compliqué .
Ce type de novillo est difficile pour des débutants , il gagnerait à sortir en piquée comme le lot du 11 novembre à Saint Sever. Non dominé , il est difficile à placer pour l’estocade et Andy a du mal à tuer (une mete y saca ,1/3 en avant et deux descabellos).

Le troisième est un joli colorado d’Alma Serena. Il répond bien à droite et à gauche dans le capote d’ El Adoureño. Malgré la pluie qui redouble, il est bien banderillé. L’eral est très encasté, il demande une lidia autoritaire pour être mis en valeur. Le jeune landais manque de technique . Il reste en deçà des possibilités, ne trouvant ni la distance, ni la méthode pour dominer son adversaire. Très vite le torero est dominé par le toro et la faena devient décousue. La mise à mort se ressent de l’absence de vraie faena (deux mete y saca ,un pinchazo et 9/10 ème en avant.

Le dernier est le Casanueva , il est le moins bien présenté de la matinée. Il est douillet et faible, mais toutefois noble. Andy Younes va améliorer le toro , profitant de son expérience d’Hagetmau avec de bonnes séries surtout à droite. Le jeune arlésien manque d’officio et ne dominera pas totalement le bicho qui devient complexe en fin de faena et finira par l’accrocher. La fin de faena est moins intéressante . Andy tue mal (une estocade en s’engageant mais atravesada et une bonne entière) et coupe une oreille.

Le novillo d’Alma Serena est déclaré vainqueur de la matinée , le Malabat aurait pu prétendre à cette récompense . Côté torero, c’est sans contestation que Andy Younes est déclaré gagnant.
Dommage qu’il y ait eu aussi peu de public , car la novillada , grâce au bétail Sudouestien a été intéressante .
Les organisateurs, le Cercle Taurin, pourront ils continuer longtemps à organiser cette course???

Thierry

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