Villamarta
, Pedrajas ne seront plus que des souvenirs
Arènes
de Parentis en Born, samedi 09 Août : 1ère novillada de la feria de
San Bertomiu 2014
6 novillos de Guardiola Fantoni pour
Diego Fernandes (silence, silence après 3 avis)
Curro de la Casa (silence, silence)
Cesar Valencia (silence, deux oreilles)
8/10 ème d’arènes
Quelques gouttes au dernier
Des gendarmes, pas d’antis
La
famille Guardiola a décidé de se séparer de son dernier troupeau de
bravos en envoyant à l’abattoir tout le bétail encore présent à Toruño.
La novillada de Parentis et la corrida du 10 Août à Madrid sont les
derniers lots de ce fer. Le G5 et les Domecq brother's ont encore franchi
une étape dans leur action de destruction des encastes dans le campo.
Compte tenu de l’excellent comportement des novillos de ce jour, nous
ne pouvons que hurler au scandale sans aucune chance d’être entendu.
A Parentis, on ne pouvait que les regarder, nostalgiques, combattre
avec bravoure et noblesse et se préparer à consommer du toro « formica »
pour toreros artistes.
Le
premier sera le moins intéressant du lot. Faible et boiteux, il est
économisé au premier tiers (deux picotazos). Noble, il va se reprendre
en fin de faena, malgré un Diego Fernandes qui ne fait rien pour le
toréer. Fuera de cacho, le novillero ne se croise jamais. Son incompétence
fait se décomposer le novillo. Il tue mal (un bout de lame dans l’épaule
et 2/3 très basse).
Le
second est comme ses congénères très bien présenté. Fuyard et distrait
il est mal lidié. Mal piqué lors de deux rencontres sans mise en suerte,
il va charger avec bravoure pour un troisième picotazo donné avec une
pique montée à l’envers. Le novillo a tendance à partir vers les planches
et Curro de la Casa peine à le tenir dans sa muleta. Il finira par toréer
dans le terrain des planches, terrain où le Guardiola répond mieux ;
Le torero ne s’impose pas, toréé à mi hauteur sans faire humilier son
adversaire et finira par être accroché. Un estocade de côté, limite
bajonazo, viendra conclure la faena.
A
partir du troisième chacun des Guardiolas va enthousiasmer le public
. Avec des comportements variés et complémentaires, chacun aurait pu
prétendre à une vuelta. On dit qu’avant de mourir on voit défiler tous
les moments importants de sa vie. En quatre exemplaires, on verra défiler
tous les qualités du très brave au très noble avec ce dénominateur commun,
la caste et qui ont fait l’histoire des Villamarta.
Le
troisième novillo va livrer un combat exceptionnel face au picador de
Cesar Valencia. Il viendra trois fois avec bravoure, il faudra que les
peones insistent pour qu’il cesse de pousser dans le peto. Cesar Valencia
est un sympathique torero vénézuélien. Il aura du mal à s’imposer face
à la caste vive de son opposant. Comme cela lui arrive souvent, il sera
désarmé à deux reprises. Il restera, sans vraiment démériter, très en
dessous des possibilités offertes par un utrero qui entre d’autres mains
se serait révélé de Bandera. Silence pour le torero après un pinchazo
et une entière en place, l’arrastre est ovationnée.
Le
quatrième est un joli burraco. Diego Fernandez recule à chaque passe
avec la capote. Le toro va conduire tout seul son tercio de piques.
Il viendra trois fois au cheval et poussera. Il est manifestement brave
mais les conditions de sa non mise en suerte face au cheval rendent
difficiles toutes les analyses. A la muleta, le novillero ne se croise
pas et est très en dessous d’un utrero qui ne demande qu’à suivre le
leurre. Le Guardiola va rejoindre la longue liste des grands toros passés
sans qu’on les voit. Débordé avec la flanelle, le jeune torero le sera
avec l’épée .Il entendra sonner les trois avis après deux épées mal
placées et trois descabellos. Le novillero sera puntillé en piste. L’arrastre
est ovationnée.
Le
cinquième est bien dans le type Villamarta. Il prendra trois piques
sans vraiment s’employer. A la muleta, il sera le plus noble de l’envoi
.Il permettra à Curro de la Casa de réaliser la faena la plus intéressante
de la tarde. Il alternera de bonnes séries des deux mains exploitant
les qualités de la charge du bicho. Ce dernier finit par baisser de
ton, cherchant les tablas. Le novillero commet l’erreur d’insister et
va se faire sérieusement accrocher à deux reprises. Probablement commotionné
il a du mal à tuer (un pinchazo, un quart de lame, une entière, six
descabellos) et perd tout espoir de trophées. Le toro finit par tomber
à la limite du troisième avis. L’arrastre est ovationnée.
Le
sixième et dernier novillo de la ganaderia Guardiola Fantoni combattu
en France sera toréé par Cesar Valencia. Très mal piqué lors des deux
premières rencontres, il pourra exprimer sa bravoure dans les deux suivantes.
Citant de loin, le torero frise la cornada, la corne découpant sa tenue
comme une lame de rasoir. La faena est brillante, agréable même si elle
manque de profondeur. Le toro est noble mais encasté. L’émotion créée
par le danger, l’alegria du diestro et une bonne estocade spectaculaire
font que le palco sort les deux mouchoirs. Nouvelle ovation à l’arrastre.
Le mayoral est invité à saluer avant que Cesar Valencia ne sorte en
triomphe.
Le
ciel a pleuré quelques larmes au dernier, comme pour exprimer la tristesse
de tous les aficionados qui ont vibré en assistant aux peleas des Maria
Luisa, Guardiola Soto, Dominguez et Fantoni. Tous ces noms ne seront
plus hélas que des souvenirs sur des azulejos dans les patios de caballos
……….Que pena.
Des
Marquis d’Albaserrada mal piqués et sans force
Arènes
de Parentis en Born, dimanche 10 Août : 2ème novillada de la feria de
San Bertomiu
4 novillos du Marquis d’Albaserrada pour
Tulio Salguero (silence, silence)
Daniel Crespo (silence, silence)
Moitié d’arènes
Des gendarmes, pas d’antis
Novillada
décevante et ennuyeuse par la faute d’un lot de novillos manquant de
force qui n’ont pas permis aux deux jeunes novilleros de profiter de
l’opportunité offerte. S’employant peu à la pique, ils se sont très
vite éteints à la muleta.
Le
premier, léger et bien armé, vient mieux à gauche qu’à droite. Il est
« assassiné » lors de la première pique (trasera et carioquée) Il fait
une vuelta de campana qui va continuer à amoindrir ses forces .Dans
la muleta de Tulio Salguero, il est tardo et charge sans conviction.
Le torero essaie de composer la figure mais le trasteo est forcément
haché et sans émotion. En fin de faena seule ressort une naturelle avant
1/3 de lame basse et une entière portée avec engagement.
Le
second va prendre trois piques en s’améliorant. Le novillo arrive à
la muleta avec un peu plus de force que le précédent. Daniel Crespo,
le deuxième qualifié du Certamen de Mai, ne saura pas profiter des quelques
passes rendues possibles par la noblesse, proche de la soseria, du bicho.
Il ne se croise pas et ne lie pas ses séries. C’est joli mais cela sonne
creux. Il conclue de 2/3 de lame très basse rapide d’effet.
Le
troisième remate dans les planches dès sa sortie .Il sera très mal piqué
à deux reprises, la cuadrilla étant en plus incapable d’assurer un lidia
correcte. Faible, le novillo chute dès la seconde passe de muleta. Tulio
Salguero, le toréé à mi hauteur et arrive à le faire tenir et donne
deux bonnes séries à droite et à gauche. La fin de faena est moins sincère.
Le public, endormi par un début de corrida soporifique ou une nuit de
fête agitée, aurait pu inviter le novillero à saluer après une belle
épée entière efficace.
Le
dernier novillo sera le plus sérieux du lot. Il fait son devoir en 3
rencontres face au cheval. A droite, il répond bien au cite de Daniel
Crespo. Le novillero ne trouve pas la bonne distance. Il étouffe la
charge du bicho.qui finit par s’éteindre .Pas très motivé, Crespo n’insiste
pas et tue mal (trois pinchazos et une quasi entière basse).
Ainsi
s’achève une novillada décevante. Fabrice Torito, le sympathique mayoral
français, a du pain sur la planche pour redonner des peps aux produits
de sa ganaderia. Tout n’est pas à jeter les principes sont là, quelques
détails sont là. Mais un bon moteur a besoin d’un carburant adapté .
Côté novillero, je reverrai avec plaisir Tulio Salguero dans un contexte
plus favorable. J’ai été déçu par Daniel Crespo qui m’avait pourtant
intéressé lors du tentadero de Mai.
Que
ce fut compliqué, mais intéressant
Arènes
de Parentis en Born, dimanche 10 août : troisième novillada des fêtes
de San Bertomiu 2014
6 novillos d’Hubert (1, 3, 4,5) et de Françoise (2.6) Yonnet pour
Luis Gerpe (silence, une oreille)
Juan Millan (salut au tiers, silence)
Guillermo Valencia (1er novillo tué par Luis Gerpe, une oreille)
Quasi lleno
Toutes les arrastres ont été applaudies
Des gendarmes, pas d’antis
Les
alguaciles ont ouvert le paseo à pied comme le font les gardians quand
un des leur meurt. Ils ont ainsi débuté l’hommage rendu par l’aficion
du Sud-Ouest à Monsieur Hubert Yonnet ; Pierre Albert Blain a retracé
la carrière du prestigieux éleveur camarguais. Après un extrait en lengo
nostro d’un poème de Frédéric Mistral, c’est par un tonnerre d’applaudissements
que les aficionados présents ont remercié Lou Mestre de la Belugo pour
tout ce qu’il a apporté aux Tauromachies Françaises.
La coordination des clubs taurins bordelais a offert à Olivier Faure,
le jeune mayoral, une sculpture.
Les
6 novillos du jour ont donné des soucis aux organisateurs ; Stressés
depuis leur arrivée dans les corrales, ils refusaient de s’alimenter
et de boire, perdant du poids et faisant craindre un manque de force.
Lou Pelot depuis sa barrera céleste a veillé au grain. Très bien charpentés,
armés playero et avec des têtes de toros de quatre ans, ils ont tous
rempli leur devoir face au cheval et ont posé des problèmes à des novilleros
modestes mais qui ont eu le courage de ne pas baisser les bras.
Pas de toros qui embistent donc pas de faenas rallonge mais un combat
entre la bête et l’homme qui a enthousiasmé le public qui remplissait
les gradins du ruedo landais.
Je comprends, et admet que cette tauromachie déconcerte ou irrite certains
aficionados .Mais elle est capable de faire vibrer même aussi bien des
aficionados que des néophytes conscients du danger que représentent
de tels toros.
Et puis c’est la tauromachie que j’aime.
Luis
Gerpe reçoit à la cape le premier des novillos porteurs ce jour d’une
devise noire. Le bicho pousse lors de trois rencontres face au cheval
(la seconde mal placée et la troisième en désarmant le piquero. Mal
lidié par une cuadrilla dépassée, il est le patron en piste lors des
deux premiers tercios. Le torero va rendre encore plus compliqué le
comportement du Yonnet en escamotant le troisième temps de chaque passe
et en ne guidant pas un adversaire qui va se retourner de plus en plus
vite .
Courageux, Luis Gerpe s’engage à l’estocade pour une entière un peu
en avant.
Juan
Millan a profité du forfait de Vincente Soler pour intégrer le cartel
du jour. Très bien armé, le second toro (du fer de Françoise Yonnet)
prend trois piques en poussant la première (trasera) et en rencontrant
le cheval au hasard de ses déplacements non maîtrisés par la cuadrilla
pour les deux suivantes. Les organisateurs de l’ADA Parentis ont eu
raison de faire l’économie d’un prix au meilleur piquero. Le novillo
est noble mais a une charge courte, le novillero ne se croise qu’une
passe sur trois. Pas assez pour dominer un utrero de plus en plus menaçant
(surtout à gauche) Une entière de côté mais très rapide d’effet permet
au novillero andalou de saluer au tiers.
En
troisième lieu sort un joli novillo très bien armé .Il est presque aussi
haut de Guillermo Valencia. Bien reçu à la cape, il pousse lors de la
première rencontre avec le cheval et prend par la suite deux picotazos.
Il a une charge courte et violente et menace de prendre avec sa corne
droite le jeune colombien. Il devient de plus en plus avisé et envoie
Valencia à l’infirmerie suite à une impressionnante voltereta. Le toro
est tué, avec prudence, par le chef de lidia, Luis Gerpe (trois pinchazos,
une mete y saca et une entière mal placée. La tension est palpable aussi
bien en piste que sur les gradins. A force de courage et d’abnégation
les trois jeunes toreros vont se grandir face à leurs adversaires et
la novillada va monter d’un ton dans l’émotion.
Le
quatrième met bien la tête dans la cape Il prend trois piques en poussant
(dont deux carioquées) .La cuadrilla est dépassé à la brega mais bonne
avec les palos et salue après un bon tercio de banderilles. Après une
série de doblones, le toro parait moins compliqué que les trois précédents
. Je dis bien « parait » car il sera à deux doigts par la suite de prendre
le torero au détour d’une passe. Il est compliqué, ne prend pas plus
de deux passes en enchaînant mais Luis Gerpe s’accroche s’expose et
construit une faena méritoire et finit par tirer une bonne série et
a emporter l’adhésion du public. Deux pinchazos précèdent une grand
estocade portée avec foi et qui est très efficace. Le public demande
et obtient la première oreille du jour.
Le
cinquième accusera le coup après une première rencontre carioquée suivi
de deux picotazos. A la muleta, il vient de loin mais se retourne vite
.Il est sérieux et complexe surtout à gauche Avec courage, Juan Millan
va se mettre devant. Avec une technique certaine à force d’insister,
il finit par obliger le novillo dans des séries, notamment à gauche,
qui ne manquent pas d’allure. En fin de faena, le torero a pris le dessus
sur l’animal. Il s’engage pour une entière bien placée, hélas
huit tentatives au descabello le privent d’un trophée qui semblait tout
acquis.
Sorti
de l’infirmerie pour combattre le sixième, Guillermo Valencia va toucher
un novillo de Françoise Yonnet plus franc et noble du lot (morceau de
sucre pour faire passer l’amertume du café). Le bicho ira trois fois
au cheval superbement piqué par Juan Agudo, mayoral de son état chez
Raso del Portillo, et véritable coqueluche du public parentissois. Le
toro est « manejable ». Il permet au jeune colombien de réaliser une
faena brillante avec de bons moments artistiques avec un danger qui
reste quand même présent. La faena est surtout droitière, le toro venant
moins bien à gauche .Une oreille est accordée après une belle estocade
portée avec engagement A la fin de la vuelta, Guillermo invite son picador
et le mayoral à saluer
Les
toreros quittent les arènes sous une grande ovation du public qui avait
déjà applaudi l’arrastre de chacun des novillos. Je sais les amateurs
des passes approfondies face à des toros qui se laissent toréer seront
frustrés .
Mais une bonne fréquentation, onze arrastres applaudies, quarante six
piques pour 16 novillos, quatre oreilles et une sortie en triomphe,
l’équipe de l’ADA peut être satisfaite du bilan de cette San Bertomiu
2014. (pour le nombre de piques ,il sera intéressant de comparer avec
le nombre de piques de la feria de Dax).
Le
marathon d’août continue avec Roquefort, Dax, Maubourguet, Rion, Mimizan,
Bilbao Tyrosse (course reportée de juillet), et Saint-Perdon.
Pour les fans d’exposés taurins, la Pena Cardinero organise à la ganaderia
Malabat, le 30 août à 18h, une conférence sur les différentes encastes
de toros braves suivi d’un repas (tradition sud-ouestienne oblige)
Thierry