Arènes
d’Orthez, dimanche 27 juillet 2014 : novillada des fêtes
4 novillos de Valdellan pour
Tomas Angulo (deux oreilles, une oreille)
Juan Millan (silence, salut)
Vuelta au 2ème exemplaire
Salut du mayoral
Demi-entrée
La
ganaderia Valdellan continue son histoire d’amour avec la France. Après
Parentis, Vic c’est en terre béarnaise que cet élevage a connu un nouveau
succès .
A l’exception du premier manso, les trois derniers utreros ont fait
preuve de cette caste piquante caractéristique de cet élevage. La palme
revient à l’excellent second. Dommage que la promesse des picadors de
d’investir pour mettre en valeur le tercio de piques n’ait pas été tenue.
Les deuxièmes et troisièmes exemplaires auraient pu, s’ils avaient été
piqués correctement, venir une fois de plus au cheval et faire montre
de leur bravoure. Seul défaut qui fait que ces bichos ne seraient pas
sorti dans des arènes de catégorie supérieure, ils étaient tous bizcos.
Le
premier sera le moins intéressant du lot. Léger il met bien la tête
des deux côtés dans la cape. Mal mis en suerte, il sort seul de la première
rencontre après avoir un peu poussé, picotazo à la seconde. Le novillo
est manso. Juan Millan, déjà vu à la tienta de l’ADA Parentis, le double
bien. Le bicho est sur la défensive. Le torero le craint et ne lui donne
que des séries courtes à mi-hauteur qui ne peuvent pas gommer les défauts
de l’animal. Ce dernier manque de race, va à menos ; Il ne passe pas
à gauche et il n’a de cesse que de regarder vers le terrain des planches.
Il sera tué d’une estocade de côté et surtout très en arrière.
Le
second est mieux conformé. Il va pousser avec bravoure face à un picador
incompétent (ou trop compétent) en deux rencontres. Le président commet
l’erreur de changer de tercio, nous privant de la troisième pique révélatrice
de la bravoure. Le toro est encasté, c’est lui qui va mener le bal lors
de la faena. Tomas Angulo a progressé depuis Parentis en 2013, il va
donner de bonnes séries avec un sens artistique certain mais il se croise
pas assez pour dominer un toro exigeant .Il y a un potentiel, mais la
vraie vedette de la faena, c’est le Valdellan. Sur une faute de placement,
le torero subit une spectaculaire et émotionnante voltereta. Il s’en
sort miraculeusement avec seulement trois côtes cassées alors que la
violence du choc faisait craindre le pire.
Après un long passage à l’infirmerie, le novillero revient pour tuer
de ¾ de lame (de côté) très rapide d’effet. Sur le coup de l’émotion
et au regard des perspectives entrevues, Tomas reçoit deux oreilles.
Le novillo est très applaudi lors de la vuelta accordée à sa dépouille.
Le
troisième novillo va souffrir de la comparaison avec le précédent. C’est
pourtant un bon novillo mais il n’a pas l’alegria du second. Brave et
encasté, il va pousser en deux rencontres sous le fer alors que le piquero
ne lui fait aucun cadeau. Le toro est moins bon à gauche qu’à droite.
Il lui manque un peu de force et d’énergie pour être un grand novillo
.Il ne baissera jamais de ton dans la muleta de Juan Millan. Ce dernier
manque de métier et de pratique pour se hisser au niveau d’untel adversaire.
Il torée avec application et courage mais reste en dessous des possibilités
offertes. Le novillo viendra mourir au centre après 1/3 de lame à la
rencontre et une entière caîda. Il est applaudi avant que le matador
ne vienne saluer au centre.
Le
dernier sort du toril avec du gaz, mais il tapera violemment contre
un burladero et s’en ressentira par la suite. Il poussera avec bravoure
lors de ses deux rencontres face au cheval. Il est noble mais un peu
faible. Tomas Angulo va profiter de sa charge lente pour alterner des
séries élégantes, en se croisant. Le novillo se reprend. Toréé comme
il le fallait, il va à mas et la fin de faena a plus de relief. Une
oreille tombe après un pinchazo et une épée contraire et hémorragique.
Le
prix au meilleur picador est déclaré desertio, celui du triomphateur
est accordé à Tomas Angulo.
Sortie sous les applaudissements de Juan Millan, en triomphe de Tomas
Angulo (qui passera ensuite par la case « soins gratuits à l’hôpital »
et salut du mayoral, le public sort content des arènes.
A suivre les prochaines sorties de l’élevage avec un lot en corrida
à Azpeita (31juillet) et un novillo en novillada concours à Saint Perdon
(fin août).
Thierry
Photos
Romain Tastet, tous droits réservés.
Entre
rien et pas grand chose
Arènes
d’Orthez, dimanche 27 juillet 2014 : corrida des fêtes
6 toros de Louro Fernandes de Castro (origine Atanasio) pour
Joselillo (silence, sifflets)
Manuel Perez Mota (silence, silence)
Imanol Sanchez (silence, vuelta)
9/10 ème d’arènes
Le
seul point positif de cette après-midi béarnaise, c’est l’excellente
entrée avec un public hétérogène composé d’aficionados toristas et d’aficionados
d’une corrida par an.
Grosse déception côté bétail avec un lot de 3 plus légers et de trois
toros très costauds rescapés du lot initialement prévu (deux toros morts
au campo et un lors de l’embarquement)
Tous très bien armés, ils se sont comportés en toro de media casta.
Face à ce type de bétail, il faut des toreros techniciens pour corriger
leurs défauts ou exubérants pour entretenir l’attention du public. Les
trois toreros du jour ne sont ni l’un ni l’autre. Joselillo n’en a plus
envie, Imanol Sanchez ne sait pas faire. Seul Perez Mota a su tirer
un peu son épingle du jeu avec le cinquième avant de mal tuer.
Le
premier met bien la tête dans la capote. Il prend deux piques légères,
puya vite relevée, on est très loin de la tradition orthézienne. A la
muleta, Joselillo double bien le toro. Ce dernier passe bien à droite
mais est compliqué à gauche .Il manque de race et se livre avec retenue
.La faena ne décolle pas et va très vite à menos. Silence pour le torero
après une demie en avant et une entière tombée.
Très
attendu après son succès vicois, Manuel Perez Mota hérite d’un toro
hésitant et distrait à la cape. Trois piques légères, bon tercio de
banderilles et le toro portugais se révèle manso ; Il charge sur la
défensive .Sans caste, il se décompose très vite. Mota essaie de conduire
la charge avec élégance, surtout à gauche ; Tout cela sonne creux par
manque d’opposition. Le torero abrège et tue d’un julipié (rapide d’effet
avec une hémorragie)
Très
attendu par son fan club catalan, Imanol Sanchez ne pourra opposer que
son courage à ses adversaires. C’est un torero court techniquement et
face à ce type de mansos, cela est rédhibitoire. Le troisième toro pousse
peu en deux rencontres. Un tercio de banderilles approximatif à charge
du maestro, des coups de muleta donnés sans respecter les basiques de
la lidia décomposent très vite le bicho. Il est difficile de déterminer
le coupable, mais la faena ne ressemble à rien et une épée de gendarme
atravesada ne vient pas en relever le niveau avant une conclusion par
une épée très basse.
Le
niveau de sérieux en matière de présentation va monter d’un cran avec
les trois derniers exemplaires. Le quatrième se comporte en manso face
au cheval (trois rencontres). C’est un animal exigeant .Il manque de
franchise, cherche les planches .Joselillo, dans une arène de catégorie
supérieure, aurait fait l’effort de chercher à le sortir de sa querencia
et à le faire passer. Partisan en ce jour du minimum syndical, Joselillo
que nous avons connu plus motivé, n’insiste pas et comme il tue mal
(six pinchazos ,1/3 de lame de côté et un descabello) il a droit à une
légère bronca.
Le
cinquième est très bien présenté, mais s’abime très rapidement les cornes.
Face au cheval, il est inexistant en trois rencontres. Agustin Gonzales
salue après deux bonnes paires de banderilles. Le toro n’est ni bon,
ni mauvais De media casta, il va se laisser embarquer dans la muleta
de Manuel Perez Mota. Le sévillan va améliorer la corne droite en obligeant
le toro sur ce côté. Les séries de derechazos sont intéressantes même
si la muleta est souvent touchée. A gauche, il n’y a rien à faire. La
mise à mort laborieuse (deux ½ estocades mal placée et deux descabellos)
prive le matador de récompense. Depuis deux toros, j’en viens à souhaiter
que le titulaire soit remplacé par le Valdellan qui fait office de sobrero.
Le
sixième est un superbe toro, bien armé qui tente de sauter dans le callejon.
Il manque de bravoure à la pique malgré l’excellent travail de Pepe
Agudo qui use de sa technique pour lui imposer trois rencontres prises
en manso .La majorité du public ne comprend pas ce qui se passe en piste
et siffle le piquero alors que les aficionados l’applaudissent. Le tercio
de banderilles, toujours à charge du maestro, est aussi mauvais qu’au
troisième. Imanol Sanchez manque de technique. Ses passes désordonnées,
qui donnent l’illusion de l’engagement, décompose le toro. La faena
de pueblo porte sur une partie du public qui invite le torero à saluer
après une estocade entière un peu en avant et rapide d’effet. Le salut
est converti en vuelta par la cuadrilla d’Imanol Sanchez, peones étrangement
absents pendant la lidia et qui se réveillent une fois le toro arrastré.
Prix
au piquero à Pepe Agudo (contesté par une partie du public) et celui
du meilleur geste taurin à Perez Mota et sa cuadrilla pour la lidia
du cinquième (soit !!!)
Public déçu à la sortie des arènes, mais pas forcément pour les mêmes
raisons .Les toristas sont déçus par le bétail, la majorité du public
local regrette de ne pas avoir vu couper des oreilles.
Les organisateurs sont devant un dilemme. Soit ils continuent dans la
voie tracée par l’équipe de Xavier Klein mais il va falloir sécuriser
le composant bétail et éduquer le public. Soit ils basculent dans la
corrida «fête au village » et Orthez rentre dans le rang des placitas
de pueblo.
L’avenir nous dira quel chemin va être choisi.
On
arrive dans la grande quinzaine de la tauromachie .Il y aura toros à
Riscle, Soustons, Parentis, Hagetmau, Dax, Roquefort, Villeneuve de
Marsan et Bayonne. De quoi épuiser le quarteron des antis qui s’obstinent
malgré des effectifs qui fondent au soleil à venir nous emmerder comme
la poignée de péronnelles (j’ai des noms) et de singes masqués présents
dimanche . Il est difficile de ne pas répondre à leurs insultes .Pour
nous permettre d’évacuer notre stress, je vous propose de faire comme
moi et de vous munir de cacahuètes et de les leur lancer à travers ces
vilaines grilles que nous avons vues fleurir autour de nos arènes.
Bonne quinzaine aficionada et au plaisir de vous rencontrer autour des
arènes.