Arènes
de Mugron, lundi 21 avril 2014 : novillada non piquée des fêtes
3 erales de Malabat(origine Atanasio Fernandez-Conde de la Corte)
pour
El Adoureño (salut)
Luis David Adame (une oreille, vuelta)
Demi-arène sous un ciel gris qui se dégagera au troisième toro.
Matinée agréable grâce à la volonté des deux jeunes toreros qui n’ont
pas baissé les bras face à un intéressant lot de becerros de Malabat
bien présentés, astifinos et avec beaucoup de piquant.
Le
premier toro, bien présenté, accroche d’emblée de jeu la cape d’El
Adoureño. Il se retourne vite. Au début sa charge est courte. C’est
en fait un manso con casta face auquel le torero peine à trouver le
bon sitio. Conseillé par Richard Milian, le jeune torero va finir par
améliorer le bicho et enchainera en fin de faena une bonne série à droite.
Il y a certes des scories dans le toréo de Yannis mais, comme à Aignan,
il fait preuve de bonne volonté et laisse entrevoir quelques possibilités
(à suivre) .Un pinchazo, une épée en avant, le torero salue au tiers.
Le
second éral est plus léger, mais est très bien armé. Luis
David Adame est un excellent capeador et il répond au quite d’El
Adoureño par une belle série de lopesinas. Il brille également aux banderilles
(deuxièmes et troisièmes paires excellentes). Le toro est noble mais
donne des coups de tête. Les premières séries sont accrochés puis le
mexicain trouve le distance et à droite le toro va à mas. La fin de
faena monte d’un ton et finit par une bonne série de passes d’adorno.
Le matador profite d’une charge du toro pour un recibir plus opportuniste
que maîtrisé
Malgré une épée mal placée, une oreille, justifiée, est accordée.
C'est
en toute logique qu’échoit à Adame, la charge de tuer le troisième
Malabat. Le bicho très bien présenté (et surtout armé comme un toro),
est ovationné à son entrée en piste. Il met bien la tête dans la cape
et permet aux deux toreros de briller (bon quite al alimon). Adame va
crescendo aux banderilles pour terminer par une paire « supérieure ».
Le toro est encasté . Noble, il vient très bien à droite et finit par
déborder le novillero.
Ce dernier finit par trouver la bonne distance et reprend le dessus
en se croisant . Il commet l’erreur de vouloir raccourcir la charge
et finit par étouffer le Malabat qui en encore sous le pied, venant
encore avec force sur des cites de loin. La mise à mort (deux pinchazos,
une entière de côté) prive de trophée Luis David qui doit se contenter
d’une vuelta.
Les
deux novilleros sont applaudis à leur sortie du ruedo, j’y aurai volontiers
associé le ganadero.
A suivre ces jeunes garçons et cette ganaderia qui présentera un novillo
à la concours d’Aire (1er mai) et un lot complet en piquée à Saint Sever
(11 novembre)
Thierry
Arènes
de Mugron, lundi 21 avril 2014 : novillada des fêtes
6 novillos de Luis Alagarra pour
José Garrido (salut, salut)
Gines Marin (silence, sifflets)
Louis Husson (oreille, oreille) qui faisait ses débuts en piquée
8/10èmes d’arènes sous un soleil timide mais présent.
Salut des peones (El Phili au premier, El Santo et Manolo de los Reyes
au troisième)
Les 4 picadors des cuadrillas espagnoles ont piqué avec des piques montées
à l’envers.
Les deux picadors français ont joué la surprotection de leur torero
en piquant trop et mal.
Le public est sorti déçu des arènes par la faute du manque de race des
novillos de Luis Alagarra très en dessous de ceux sortis dans cette
même piste en 2012.
Corrects de présentation, avec des armures « commodes », pour certains,
ils n’ont fait preuve ni de bravoure au premiers tiers, ni de noblesse
au troisième.
Pas
grand-chose à dire des deux novilleros espagnols peu motivés en ce jour,
le local de l’étape (Louis Husson) débutait avec picadors a fait preuve
d’application, sans plus, tuant vite et en s’engageant les deux fois.
Les
aficionados attendaient un desquite de José Garrido après sa
prestation en demie teinte de Garlin. Il héritera du meilleur lot mais
ne retrouvera pas le niveau de fin 2013. Son premier adversaire, léger
et playero, sortira affaibli d’un choc avec un burladero, une mauvaise
pique poussée et une vuelta de campana. Noble, le novillo part de loin.
Le torero ne le comprend pas (ou ne veut pas le comprendre) et étouffe
sa charge en le citant de trop près pour des séries sur le pico et fuera
de cacho. La charge du toro, en apparence s’éteint, le torero sort alors
toute l’artillerie du toréo culero pour amuser la galerie. La mort est
longuette (une entière de côté, deux descabellos), le matador s’octroie
le droit de saluer au centre (pétition d’oreille par le fan club).
Le quatrième est bien présenté, il sera mal piqué à deux reprises. Le
toro est brusque mais noble et vient bien sur deux bonnes séries à droite.
Il est moins franc à gauche, mais Garrido le cite avec autorité pour
le faire passer .On retrouve dans ces trois séries le muletero de 2013.
Très rapidement la faena bascule dans le torero profilé, pueblerino
et culero. Le toro et l’aficion de la peña organisatrice méritaient
plus de respect. Une estocade en avant, trois descabellos et le torero
se contente de saluer au tercio.
Le
second est très pauvre de tête et aurait du être contesté par le public.
Il est économisé à la pique car faiblard. A la muleta, il baisse très
vite de ton d’autant plus, maladie des novilleros modernes, Gines
Marin étouffe sa charge. Le Luis Algarra devient de plus en plus
parado et comme le torero ne fait rien pour l’améliorer en ne se croisant
pas, le citant fuera de cacho, on s’ennuie sur les gradins. Bajonazo,
puntillero maladroit, silence pour le torero, l’arrastre est sifflée.
Le cinquième est brusque dès sa sortie du toril. Recherchant les tablas,
il déborde Gines Marin qui manque cruellement de recours. Mauvais tercio
de piques, mauvais tercio de banderilles, la faena est insipide .Le
torero étouffe la charge, ne se croise pas, torée sur le voyage. Quand
le toro baisse de ton, à la manière de Ponce, Ginés fait quelques efforts
pour faire passer le novillo. Mais cela est insuffisant pour conquérir
le public d’autant que la faena est conclue par deux affreux bajonazos.
Le garçon est sifflé à son retour au burladero.
On
sent Louis Husson stressé. La journée est importante pour lui
.Le premier novillo est un joli castaño (le mieux présenté du lot) Bien
reçu à la cape, il sera volontairement très mal piqué par Gabin Rehabi.
La seconde pique se résume à un picotazo pour la forme .Vouloir surprotéger
un torero en massacrant à la pique ses adversaires risque de provoquer
une réaction de rejet du torero par une bonne partie du public. Le toro
sort de ce tercio affaibli. Il vient avec noblesse mais est incapable
de prendre trois passes sans tomber. La faena, appliquée presque scolaire,
manque de transmission et donc d’intérêt. Louis la conclue d’une entière
de côté en s’engageant .L’épée est rapide d’effet. Sous la pression
d’une partie du public, pas forcément majoritaire, la présidence accorde
une oreille non justifiée. L’estocade engagée, rapide d’effet mais de
côté ne peut pas compenser la faiblesse du novillo, le peu d’intérêt
de la faena et le massacre au premier tiers.
Le sixième a mis le souk dans les corrales depuis le débarquement. Il
s’est abimé les cornes et est sorti fortement arréglé. Une annonce au
micro aurait pu éviter une impression négative qui a conduit certains
à crier à l’afeitado (surtout que le reste du lot et en particulier
le second était tout sauf astifino). Comme souvent les bagarreurs de
corrales sont des mansos dans l’arène. Ce numéro 48 va confirmer cette
règle. Comme le troisième toro, il sera massacré à la pique par la cuadrilla
du landais. Sournois, le Luis Algarra nécessite qu’on l’oblige à passer
tout en étant vigilant car il envoie des coups de tête. Husson ne baisse
pas les bras. Conseillé depuis le callejon par son mentor, il tire quelques
passes. A l’épée, il s’engage. L’estocade, bien que mal placée, est
rapide d’effet, rapidité qui masque l’hémorragie provoquée. La présidence
accorde une oreille qui aurait pu récompenser le sérieux et l’application
du torero dacquois. Mais, compte tenu de la première accordée, elle
est synonyme de sortie en triomphe qui elle ne se justifie en aucun
cas. Je l’ai souvent dit, le triomphalisme permet à certains de se faire
mousser (fan club et autres groupies) mais berce d’illusions les jeunes
toreros et le réveil est souvent difficile.
En
bref, une novillada qui ne passera pas à la postérité. Heureusement
qu’il y a eu la non piquée du matin et que les organisateurs (totalement
indépendants du mundillo) sont sympathiques et la poule au pot excellente.
On reviendra l’an prochain en espérant que les dieux taurins souriront
à la Peña Taurine de Mugron.
Comme
d’habitude, grand déploiement de forces de l’ordre pour quelques antis
toujours aussi bêtes mais moins virulents compte tenu de leurs défaites
du Week End : Arles 120 manifestants antis pour 7000 participants au
rassemblement des aficionados, une vingtaine de manifestants à Aignan
et Mugron (les mêmes à chaque fois) face à de très belles entrées aux
arènes (en particulier lors des non piquées matinales) malgré une météo
ardennaise
Toutefois
les contrôles et fouilles systématiques commencent à m’agacer sérieusement
et je ne suis pas le seul à penser ainsi. Les préfets comprendront-
ils enfin que les délinquants ce sont les antis et pas les aficionados ?
Prochain
rendez vous à Aire (1er mai) pour la novillada concours, Parentis (3
mai matin) pour un certamen attribuant 2 contrats pour la San Bertomiu
et à Bougue (le 04 mai) pour le traditionnel Bolsin.
Thierry