MUGRON

CONCOURS DE NOUVELLES
(parce qu'autour des toros on écrit et on lit!)

1- "La lettre" de Jean-Pierre DUFOURCQ
2- "Mort de salon" de Jérôme SUDRES
3- "Veronica" de Pierre VIGNAUD
4 ex aequo: "La ruine de Don Euleterio" de Alain PIERSON
"Des chapeaux de papier dont se parent les dames" de Michel DUVIGNAU
"Soliloque un soir de pluie dans le Marsan" de Jean-Pierre FERRO
"Chagrin d'aficionado" de Nicolas HAVOUIS

Ces nouvelles se retrouveront dans le recueil qui parait chaque année, et qui sera en vente à... Mugron!


Novillos piquants pour novilleros qui se piquent au jeu

Arènes de Mugron, lundi 21 avril 2014 : novillada non piquée des fêtes
3 erales de Malabat(origine Atanasio Fernandez-Conde de la Corte) pour
El Adoureño (salut)
Luis David Adame (une oreille, vuelta)
Demi-arène sous un ciel gris qui se dégagera au troisième toro.
Matinée agréable grâce à la volonté des deux jeunes toreros qui n’ont pas baissé les bras face à un intéressant lot de becerros de Malabat bien présentés, astifinos et avec beaucoup de piquant.

Le premier toro, bien présenté, accroche d’emblée de jeu la cape d’El Adoureño. Il se retourne vite. Au début sa charge est courte. C’est en fait un manso con casta face auquel le torero peine à trouver le bon sitio. Conseillé par Richard Milian, le jeune torero va finir par améliorer le bicho et enchainera en fin de faena une bonne série à droite. Il y a certes des scories dans le toréo de Yannis mais, comme à Aignan, il fait preuve de bonne volonté et laisse entrevoir quelques possibilités (à suivre) .Un pinchazo, une épée en avant, le torero salue au tiers.

Le second éral est plus léger, mais est très bien armé. Luis David Adame est un excellent capeador et il répond au quite d’El Adoureño par une belle série de lopesinas. Il brille également aux banderilles (deuxièmes et troisièmes paires excellentes). Le toro est noble mais donne des coups de tête. Les premières séries sont accrochés puis le mexicain trouve le distance et à droite le toro va à mas. La fin de faena monte d’un ton et finit par une bonne série de passes d’adorno. Le matador profite d’une charge du toro pour un recibir plus opportuniste que maîtrisé
Malgré une épée mal placée, une oreille, justifiée, est accordée.

C'est en toute logique qu’échoit à Adame, la charge de tuer le troisième Malabat. Le bicho très bien présenté (et surtout armé comme un toro), est ovationné à son entrée en piste. Il met bien la tête dans la cape et permet aux deux toreros de briller (bon quite al alimon). Adame va crescendo aux banderilles pour terminer par une paire « supérieure ». Le toro est encasté . Noble, il vient très bien à droite et finit par déborder le novillero.
Ce dernier finit par trouver la bonne distance et reprend le dessus en se croisant . Il commet l’erreur de vouloir raccourcir la charge et finit par étouffer le Malabat qui en encore sous le pied, venant encore avec force sur des cites de loin. La mise à mort (deux pinchazos, une entière de côté) prive de trophée Luis David qui doit se contenter d’une vuelta.

Les deux novilleros sont applaudis à leur sortie du ruedo, j’y aurai volontiers associé le ganadero.
A suivre ces jeunes garçons et cette ganaderia qui présentera un novillo à la concours d’Aire (1er mai) et un lot complet en piquée à Saint Sever (11 novembre)

Thierry

 


photos Laurent LARROQUE, tous droits réservés.

Des Luis Algarra très décevants

Arènes de Mugron, lundi 21 avril 2014 : novillada des fêtes
6 novillos de Luis Alagarra pour
José Garrido (salut, salut)
Gines Marin (silence, sifflets)
Louis Husson (oreille, oreille) qui faisait ses débuts en piquée
8/10èmes d’arènes sous un soleil timide mais présent.
Salut des peones (El Phili au premier, El Santo et Manolo de los Reyes au troisième)
Les 4 picadors des cuadrillas espagnoles ont piqué avec des piques montées à l’envers.
Les deux picadors français ont joué la surprotection de leur torero en piquant trop et mal.
Le public est sorti déçu des arènes par la faute du manque de race des novillos de Luis Alagarra très en dessous de ceux sortis dans cette même piste en 2012.
Corrects de présentation, avec des armures « commodes », pour certains, ils n’ont fait preuve ni de bravoure au premiers tiers, ni de noblesse au troisième.

Pas grand-chose à dire des deux novilleros espagnols peu motivés en ce jour, le local de l’étape (Louis Husson) débutait avec picadors a fait preuve d’application, sans plus, tuant vite et en s’engageant les deux fois.

Les aficionados attendaient un desquite de José Garrido après sa prestation en demie teinte de Garlin. Il héritera du meilleur lot mais ne retrouvera pas le niveau de fin 2013. Son premier adversaire, léger et playero, sortira affaibli d’un choc avec un burladero, une mauvaise pique poussée et une vuelta de campana. Noble, le novillo part de loin. Le torero ne le comprend pas (ou ne veut pas le comprendre) et étouffe sa charge en le citant de trop près pour des séries sur le pico et fuera de cacho. La charge du toro, en apparence s’éteint, le torero sort alors toute l’artillerie du toréo culero pour amuser la galerie. La mort est longuette (une entière de côté, deux descabellos), le matador s’octroie le droit de saluer au centre (pétition d’oreille par le fan club).
Le quatrième est bien présenté, il sera mal piqué à deux reprises. Le toro est brusque mais noble et vient bien sur deux bonnes séries à droite. Il est moins franc à gauche, mais Garrido le cite avec autorité pour le faire passer .On retrouve dans ces trois séries le muletero de 2013. Très rapidement la faena bascule dans le torero profilé, pueblerino et culero. Le toro et l’aficion de la peña organisatrice méritaient plus de respect. Une estocade en avant, trois descabellos et le torero se contente de saluer au tercio.

Le second est très pauvre de tête et aurait du être contesté par le public. Il est économisé à la pique car faiblard. A la muleta, il baisse très vite de ton d’autant plus, maladie des novilleros modernes, Gines Marin étouffe sa charge. Le Luis Algarra devient de plus en plus parado et comme le torero ne fait rien pour l’améliorer en ne se croisant pas, le citant fuera de cacho, on s’ennuie sur les gradins. Bajonazo, puntillero maladroit, silence pour le torero, l’arrastre est sifflée.
Le cinquième est brusque dès sa sortie du toril. Recherchant les tablas, il déborde Gines Marin qui manque cruellement de recours. Mauvais tercio de piques, mauvais tercio de banderilles, la faena est insipide .Le torero étouffe la charge, ne se croise pas, torée sur le voyage. Quand le toro baisse de ton, à la manière de Ponce, Ginés fait quelques efforts pour faire passer le novillo. Mais cela est insuffisant pour conquérir le public d’autant que la faena est conclue par deux affreux bajonazos. Le garçon est sifflé à son retour au burladero.

On sent Louis Husson stressé. La journée est importante pour lui .Le premier novillo est un joli castaño (le mieux présenté du lot) Bien reçu à la cape, il sera volontairement très mal piqué par Gabin Rehabi. La seconde pique se résume à un picotazo pour la forme .Vouloir surprotéger un torero en massacrant à la pique ses adversaires risque de provoquer une réaction de rejet du torero par une bonne partie du public. Le toro sort de ce tercio affaibli. Il vient avec noblesse mais est incapable de prendre trois passes sans tomber. La faena, appliquée presque scolaire, manque de transmission et donc d’intérêt. Louis la conclue d’une entière de côté en s’engageant .L’épée est rapide d’effet. Sous la pression d’une partie du public, pas forcément majoritaire, la présidence accorde une oreille non justifiée. L’estocade engagée, rapide d’effet mais de côté ne peut pas compenser la faiblesse du novillo, le peu d’intérêt de la faena et le massacre au premier tiers.
Le sixième a mis le souk dans les corrales depuis le débarquement. Il s’est abimé les cornes et est sorti fortement arréglé. Une annonce au micro aurait pu éviter une impression négative qui a conduit certains à crier à l’afeitado (surtout que le reste du lot et en particulier le second était tout sauf astifino). Comme souvent les bagarreurs de corrales sont des mansos dans l’arène. Ce numéro 48 va confirmer cette règle. Comme le troisième toro, il sera massacré à la pique par la cuadrilla du landais. Sournois, le Luis Algarra nécessite qu’on l’oblige à passer tout en étant vigilant car il envoie des coups de tête. Husson ne baisse pas les bras. Conseillé depuis le callejon par son mentor, il tire quelques passes. A l’épée, il s’engage. L’estocade, bien que mal placée, est rapide d’effet, rapidité qui masque l’hémorragie provoquée. La présidence accorde une oreille qui aurait pu récompenser le sérieux et l’application du torero dacquois. Mais, compte tenu de la première accordée, elle est synonyme de sortie en triomphe qui elle ne se justifie en aucun cas. Je l’ai souvent dit, le triomphalisme permet à certains de se faire mousser (fan club et autres groupies) mais berce d’illusions les jeunes toreros et le réveil est souvent difficile.

En bref, une novillada qui ne passera pas à la postérité. Heureusement qu’il y a eu la non piquée du matin et que les organisateurs (totalement indépendants du mundillo) sont sympathiques et la poule au pot excellente.
On reviendra l’an prochain en espérant que les dieux taurins souriront à la Peña Taurine de Mugron.

Comme d’habitude, grand déploiement de forces de l’ordre pour quelques antis toujours aussi bêtes mais moins virulents compte tenu de leurs défaites du Week End : Arles 120 manifestants antis pour 7000 participants au rassemblement des aficionados, une vingtaine de manifestants à Aignan et Mugron (les mêmes à chaque fois) face à de très belles entrées aux arènes (en particulier lors des non piquées matinales) malgré une météo ardennaise

Toutefois les contrôles et fouilles systématiques commencent à m’agacer sérieusement et je ne suis pas le seul à penser ainsi. Les préfets comprendront- ils enfin que les délinquants ce sont les antis et pas les aficionados ?

Prochain rendez vous à Aire (1er mai) pour la novillada concours, Parentis (3 mai matin) pour un certamen attribuant 2 contrats pour la San Bertomiu et à Bougue (le 04 mai) pour le traditionnel Bolsin.

Thierry

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