Parfois
les hasards de la balade ou du travail vous font découvrir certaines
choses. Ayant remarqué que certaines maisons d'un quartier avaient
plus d'un trait commun, j'ai posé quelques questions, et obtenu
cette réponse: "oui ce sont les motels".
Bien entendu j'ai posé encore plus de questions!
Carte
postale d'époque
Le
président de l'association du Bois Fleuri m'a gentiment renseigné
sur les Motels.
Le terrain
de 5 hectares appartenait à Monsieur et Madame Lagrange. Elle
étant originaire de Biarritz avait fait constuire en bordure
de sa chênaie une maison de style basque, maintenant dissimulée
derrière de hautes haies. On passe d'ailleurs entre deux piliers
décorés chacun du lauburu pour entrer au Bois Fleuri.
Madame
voulait faire profiter les gens de ce magnifique parc, elle a alors
imaginé ces Motels, et déposé le Permis
de construire en 1964. Les Motels étaient au nombre de 6,
soit douze logements. Il y avait aussi l'accueil, à droite, dont
j'ai trouvé le plan
, où officiait un gardien.
Un bar était ouvert, avec une licence IV.
La piscine possède la même forme que celle d'un grand hôtel
de Biarritz (je n'ose penser que c'est l'Hôtel
du Palais d'Eugénie l'Impératrice), toujours pour
rappeler le pays à la propriétaire.
Ci joint un des programmes
publicitaires, qui nous parle d'une "étape rêvée
entre Paris et Madrid"
Comme
à l'époque la Base Aérienne travaillait sur les
avions Transall avec les Allemands, certains ont habité là
pendant leurs quelques semaines de travail. Il y avait aussi des Anglais,
et nul doute que ceux-ci sont revenus en vacances avec leurs familles.
Les motels servaient également d'hôtel seulement pour une
nuit, pour les voyageurs de passage, les commerciaux, mais on m'a également
parlé (à voix basse) d'infidélités
conjugales. Il est vrai que le caractère romantique du lieu...
bref.
Au
bout d'une dizaine d'années, la propriétaire a vendu deux
des motels à leurs habitants, et certaines parcelles afin que
des maisons puissent se construire, réalisant ainsi "le
lotissement du Bois Fleuri".
Puis à la mort de son mari, elle est reparti vivre au Pays Basque,
laissant les locations des motels à une agence immobilière.
On peut penser qu'à ce moment, toute idée d'hôtellerie
avait disparu. Quand le fils de la propriétaire a hérité
du bien, il a vendu tout le reste.
Le
lotissement n'a pas du beaucoup changer depuis, sauf pour la tempête
de 2009 qui a tout de même emporté bon nombre de pins,
mais les chênes sont toujours là, ouf.
Plan
de situation des 6 Motels et de l'accueil.
Plan de
situation actuel, avec toutes les maisons, et les arbres!
Les
Motels ont toujours gardé leurs noms, accrochés en façade:
la bruyère
lou guit
la fauvette
les genêts
la cigale
le serpolet
la mésange
le coquelicot
le rossignol
la huppe
l'esquirot
les primevères
Par
contre, et pour ceux qui clôturent n'importe comment, le règlement
est toujours valable: Tout propriétaire sera tenu de
clore sa parcelle en façade sur les voies dans l'année
qui suivra son acquisition par la plantation de la haie de lauriers
d'Espagne prévue à l'article 21.
La pose de la grille ou du grillage mentionnés au même
article ne sont pas obligatoires mais leur édification éventuelle
sera soumise impérativement aux règles ci-après.
Les clôtures sur les limites séparatives seront édifiées
sur la limite séparative à l'initiative de l'in ou de
l'autre voisin et les frais pourront en être partagés par
les deux voisins.
Clôture
en façade sur les voies: elle sera constituée d'une haie
de lauriers d'Espagne plantés à 50 cm en retrait de l'alignement
sur la rue et soigneusement taillés à 1,20m de hauteur
de manière à former une ligne continue d'un lot à
l'autre.
Elle pourra être complétée d'une grille, grillage
ou barrière édifié derrière cette haie de
manière à ce qu'elle ne soit pas vue de la rue. Sa hauteur
sera inférieure à 1,20m.
Le portail d'entrée est laissé au goût de chacun
mais il est recommandé de le choisir discret. Il sera en bois
de préférence pour les parties vues.
Oui
oui oui, vous avez bien vu: 1,20m. Bon, il y a des endroits où
la haie a du s'échapper. Mais il y a une rue entière où
personne n'a installé de clôture, et ça donne un
petit air de série américaine, très "Desperate
Housevives sous les pins". Et c'est très sympa.
isa
du moun
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