Photo Romain Tastet, d'autres photos de la novillada sur son site.

 

3 et 3

Arènes de Garlin, dimanche 13 avril 2014 : Novillada des fêtes du printemps
Fiesta Campera de l’opportunité
2 novillos de Pedraza de Yeltes pour
Guillermo Valencia
Alejandro Marcos
Vuelta al ruedo pour le premier novillo

À l’issue de leur prestation respective, chaque novillero a été invité à effectuer une vuelta Comme l’an passé le club taurin de Garlin a décidé de mettre en compétition le troisième poste de la course de l’après-midi lors d’une fiesta campera.*

C’est le torero colombien Guillermo Valencia qui a eu la charge de combattre le premier toro de la journée. Très bien présenté, ce dernier n’aurait pas dépareillé beaucoup de lots de cuatreños. Il prendra trois piques accélérant à l’approche du cheval et poussant avec force et bravoure. Chacun des toreros fait un quite, élégant pour Alejandro Marcos, engagé et spectaculaire pour le sud américain.
Vrai toro de bandera, le Pedraza part de loin .Très noble à droite, il permet au jeune torero d’enchaîner de excellents séries de derechazos ; Plus compliqué lors de la première série à gauche, il va aller à mas dans les séries suivantes. Le joven hisse son toreo au niveau de son adversaire. Il se croise, allonge les passes, un vrai régal. Il tue d’une demie en arrière et un descabello. Malgré l’absence de présidence, le public obtient un tour de piste mérité pour l’excellent toro.

Le second bicho est lui aussi bien présenté. Dès le début, il accroche le leurre. Il prend deux piques sans vraiment s’investir et montre quelques signes de faiblesse. Le novillo va s’avérer compliqué. Alejandro Marcos a du mal à trouver le bon sitio. Le toro part de loin mais manque de franchise dans son attaque de la muleta. Le novillero l’entreprend de près et finira par se faire accrocher, la deuxième fois de manière spectaculaire. La cornada est évitée de justesse. Alejandro ne baisse pas les bras et très valeureux , il va réussir à arracher d’un adversaire de plus en plus compliqué (trop pour un jeune novillero) une bonne série de naturelles. Une épée en avant est suffisante, l’arrastre est applaudie.

Difficile de comparer les deux garçons compte tenu de la différence de leurs opposants, mais comme il faut un vainqueur c’est Guillermo Valencia qui complètera la terna de l’après-midi.
Alejandro Marcos mérite lui de se voir offrir d’autres opportunités.

Les gradins sont bien garnis pour cette course matinale, ambiance très agréable avec un public connaisseur, attentif et qui a su voir et apprécié les qualités et la sincérité des deux novilleros face à deux adversaires générateurs d’émotion.

 

Novillada de Printemps

6 novillos de Pedraza de Yeltes pour
José Garrido (silence après un avis, salut au tiers)
Filiberto (salut au tiers, deux oreilles)
Guillermo Valencia (vuelta, une oreille)
A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire du picador français Jacques Monnier décédé la semaine dernière.
Cavalerie Heyral/ 4/5 ème d’arène et 30 antis (Animal Cross renforcés par les hooligans du CRAC dont Pierre Cenac, le miraculé de Rion pour tenir le registre injures et provocations de la partition)

Comme d’habitude, présence des forces de l’ordre imposante, mais qui n’imposent pas le respect de la loi en ne dispersant pas un rassemblement pourtant non autorisé.

Comme ce matin et celle de l’an passé, la novillada a été intéressante de bout en bout grâce au lot de Pedraza de Yeltes ; Bien présenté, ils ont par leurs comportements variés (de l’excellent 2ème et 6 ème) au compliqué manso con casta sorti en 5ème) entretenu l’intérêt et l'émotion en piste. Souvent braves au premier tiers, ils sont allés 16 fois au cheval, poussant avec vigueur et dans des styles variés qui ont permis de mettre en évidence les qualités (ou les défauts) des piqueros.
La pique de l’après-midi est à mettre à l’actif du picador français Gabin Rehabi (3ème du dernier toro), Gabin que j’ai trouvé plus concentré sur sa mission et plus efficace que lorsqu’il pique sur des chevaux de la cuadra de son employeur Alain Bonijol.
Les premiers tiers de ce jour montrent qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des chevaux poids plume pour voir des toros pousser sous le fer, il faut juste que les bichos fassent preuve de bravoure et de caste (CQFD). Tous seront applaudis à l’arrastre avec pétition de vueltas justement refusées pour les deux derniers.
Seul bémol, comme souvent les armures des produits de cet élevage sont orientées vers le bas et en pinces de crabe.

José Garrido est le novillero puntero du moment. Triomphateur des Pedrazas, à Garlin et surtout à Saint Perdon, il sera la déception de la journée. Son premier adversaire sera très mal mis en suerte à la pique. Il poussera sous le fer lors des deux rencontres. Bon quite de Filiberto, le toro montre des signes de faiblesse mais va se reprendre au second tercio. Bon début de faena par doblones, le bicho vient de loin pour une bonne première série de derechazos. Dans les suivantes, Garrido a parfois du mal à trouver le sitio et sera accroché lors de la troisième. Il vient trop tard à gauche, corne qui offraient des possibilités. Le novillero commet l’erreur d’allonger la faena. Le toro va à menos et le torero aussi, les dernières passes sans intérêt font oublier les quelques bons moments du début. Décomposé, le Pedraza est difficile à fixer à la mort, d’autant que les dernières passes lui ont appris à donner des coups de tête vers le haut. Un avis tombe, la mort est longuette et le public refroidi.
Le quatrième pousse lors de la première rencontre mais en sort affaibli. La seconde sera donnée pour la forme. Le toro manque de charge, il se défend plus qu’il n’attaque ; Le torero cherche plus l’effet « gestuel » qu’à peser sur son adversaire. Il ne se croise pas, ne trouve pas le sitio et sera accroché à deux reprises. Cette fois ci l’estocade, entière, sera rapide d’effet. le torero salue au tercio.
Découvert en France lors d’une non piquée à Tartas, Filiberto est lui aussi un novillero en vue. Il touchera un excellent premier toro. Très brave, il prend trois piques en mettant les reins . A la muleta, il vient avec entrain et noblesse. Le jeune torero va réaliser une excellente faena alternant de bonnes séries aussi bien à droite qu’à gauche. Un temps dominé par son adversaire, Filiberto reprendra le dessus pour finir en s’adornant avec élégance. Hélas la mise à mort ,5 descabellos après un tiers de lame, fait s’éloigner les trophées et le torero doit se contenter de saluer, timidement, au tiers.
Il va se rattraper avec le cinquième qui sera le plus costaud mais aussi le plus compliqué du lot. Face au cheval, le toro se comportera en manso, faisant chanter les étriers. Au second tiers, il mettra la panique en piste. Comme certains cocardiers en course camarguaise, il sélectionne les cites, en refusant beaucoup et en partant comme fusée sur d’autres, mettant en danger les peones. A la muleta, il ne répondra quasiment pas aux sollicitations à gauche, mais il viendra avec noblesse à droite. Le toro est compliqué, dangereux . Intéressant pour l’aficionado, il demande une muleta experte de la part du torero. Filiberto manque encore d’expérience mais il fait preuve d’application et tire de bonnes séries de derechazos en se croisant et en s’exposant. Il sera spectaculairement accroché lors de l’estocade. Celle-ci portée avec sincérité, sera rapide d’effet.
Le palco, excellent en cette après-midi, accordera deux oreilles (dont une d’encouragement) et saura résister à la demande de mouchoir bleu émanant d’une partie du public.

Invité de la dernière heure, Guillermo Valencia hérite en premier lieu du plus léger toro de l’envoi. Bien piqué (piquero applaudi), le Pedraza s’emploiera peu lors des trois rencontres face au cheval. Bien doublé par le colombien, il se comportera en manso con casta et débordera par moment le jeune torero. Ce dernier fera preuve de vaillance compte tenu de son manque d’expérience. Quelques bonnes passes et une entière après un pinchazo lui attire la sympathie du public et une pétition d’oreille non majoritaire.
Le sixième, seule toro negro du lot, est un grand costaud quasi plus grand que le torero. Il prendra avec beaucoup de bravoure trois piques de Gabin Rehabi (la dernière superbement exécutée), A la muleta fait preuve de noblesse et de caste. Toujours aussi vaillant et sincère, Valencia profite bien de l’excellente corne droite du bicho pour donner de bonnes séries de derechazos. Très sollicité, en particulier à la pique, le toro baisse de ton en fin de faena. Une entière et une mort spectaculaire, l’oreille demandée par le public vient récompenser l’excellente journée du jeune torero colombien qui invite le mayoral à partager son succès. Sortie en triomphe de Filiberto et grande ovation au mayoral à l’issue de la course.

Comme l’an passé, les novillos ont largement contribué à la réussite de la novillada de Garlin.
Cela vaudra le déplacement d’aller voir les toros de cet élevage à Azpeita et Dax cet été.

Pour expliquer le titre de cette reseña , le premier 3 fait écho aux trois garbures dégustées lors du succulent repas servi par les bénévoles du club taurin. Le second 3 correspond aux trois piteux antis croisés sur le parcours entre les arènes et les parkings . Ils sont trois. Faut-il y voir une conséquence de l’arrêté de la cour de cassation assimilant leur initiative citoyenne à des manifestations ? Et comme tout rassemblement de plus de trois personnes non autorisé est passible d’une amende substantielle…………. !
Prochain rendez vous à Aignan (dimanche) et Mugron (lundi) pour les aficionados , pour les antis ils peuvent aller au Mont Saint Aignan(76) et à Migron (17).

Thierry

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