ADOLFOS AU PAYS BASQUE

Arènes de Bayonne, samedi 06 septembre,
Féria de l’Atlantique 2014, 1ère corrida 6 toros de Adolfo Martin pour
Fernando Robleño (silence, une oreille)
Manuel Escribano (une oreille, salut au tiers)
Alberto Aguilar(silence,ovation)
Cavalerie Bonijol 2/3 d’arènes
Température estivale comme pour nous faire regretter une temporada qui approche de sa fin.

Adolfo Martin a envoyé dans les arènes basques un lot de cinqueños légers mais très bien armés avec une morphologie conforme au standard de cette ganaderia . Au moral, des toros âgés avec du sentido et qui, soit baissent très vite de ton ou qui exigent beaucoup des toreros qui leur sont opposés.

Le tambour major proche des six ans, vient bien à gauche mais accroche à droite .Il vient de loin au cheval, bien piqué, il pousse avec bravoure. Mal contrôlé par les cuadrillas, il s’échappe et est piqué par le picador de réserve. Il viendra avec réticence pour une troisième rencontre trasera. En toro de presque 6 ans, il gagne du terrain sur le torero à la limite de l’accrochage. A droite, Fernando Robleño arrive à tirer quelques passes intéressantes. A gauche, le toro n’a pas de charge. Le torero revient à droite mais le toro n’avance plus. Deux descabellos sont nécessaires après 2/3 de lame contraire, quelques sifflets accompagnent l’arrastre.

Manuel Escribano accueille son premier adversaire à puerta gayola. Bonne série avec la capote. Première pique trasera sous laquelle le toro s’endort. Après une bonne mise en suerte, il ne pousse pas . Aguilar réalise un bon quite. Seule la troisième paire ressort du tercio de banderilles. Début à la Perera, le toro a une charge courte mais violente. Il se freine dès la seconde passe de la série. Bonne série à droite, à gauche le Martin est soso. Le torero comprend qu’il ne faut pas obliger trop le bicho et adapte la lidia. Il allonge la passe et le fait sortir de la passe avant de le solliciter à nouveau. Le toro va alors à mas et permet des séries plus sérieuses. Après une estocade entière de côté portée avec engagement, un des peones, Isaac Mesa, se fait accrocher. Et est évacué vers l’infirmerie. Oreille pour le torero, l’arrastre est applaudie

Le troisième est très typé Santa Coloma . Bonne réception à la cape par Alberto Aguilar, le toro ne brille pas lors de deux rencontres par un picador maladroit. A la muleta, le toro est vite avisé et dangereux Aguilar retrousse les manches et embarque le toro dans des doblones puis des derechazos risqués compte tenu du contexte. A gauche le toro vient moins bien. Le toro va à menos et le torero abrège après une sérié d’adornos qui rappellent Damaso Gonzales. Le matador salue après une demie de côté et un descabello.

La quatrième charge sans être mise en suerte et pousse lors de sa première rencontre avec le groupe équestre. Bon travail du piquero à la seconde mais le toro ne pousse pas .Angel Botero salue après deux bonnes paires de banderilles. Le toro est noble, il vient de loin malgré une certaine faiblesse. Il humilie et permet à Fernando Robleño de réaliser de très bonnes séries. Le toro fléchit, le torero commet l’erreur de le toréer à mi hauteur et cela ne fonctionne plus. Il baisse à nouveau la main et l’Adolfo Martin passe à nouveau et les séries qui suivent à gauche sont somptueuses .Après cette excellent faena, le matador reçoit une oreille après une épée basse mais très efficace.
C’est la meilleure faena réalisée par Fernando Robleño cette saison, il a su exploiter avec vaillance et avec un sens artistique les qualités d’un bon toro.

Nouvelle puerta gayola de Manuel Escribano pour accueillir le cinquième, ce joli toro est faible. Il pousse sous une mauvaise première pique et sous une seconde meilleure. Le toro semble avoir des possibilités, le torero en profite pour poser deux premières bonnes de banderilles, la troisième, quiebro dans les planches attendu assis sur l’estribo à quelques mètres d’un toro arrêté, est phénoménal. A la muleta, le toro tardo s’éteint très vite d’autant que le torero est au minimum syndical .Fuera de cacho, il ne fait rien pour faire passer l’Adolfo Martin. Après un habile julipié, les deux acteurs sont sifflés par une partie du public.

Le dernier est très bien armé ,il ne pousse pas lors de deux rencontres avec le cheval. Lopez Benitez salue aux banderilles .Le toro est avisé et dangereux. Alberto Aguilar est un vaillant et il va le prouver .Il s’expose et prend des risques pour tirer quelques passes. La faena n’est ni belle ni technique , elle est courageuse et le bon public basque soutient le torero. Comme souvent cette année ,il va perdre avec les aciers (un pinchazo ,1/3 contraire, une mete y saca et deux nouveaux pinchazos et 8/10 ème contraire) ,les trophées conquis avec le cœur et une partie de son anatomie que ma mère m’interdit de citer ici.

Les trois vaillants sont applaudis à leur sortie des arènes après cette corrida qui sans atteindre les sommets a connu des moments intéressants .
Le prix au meilleur picador n’a pas été attribué.

 

Pablo Aguado sur sa lancée de Rion des Landes face à de bons novillos du Lartet

Arènes de Bayonne, samedi 06 septembre : Féria de l Atlantique 2014,
Novillada non piquée 4 erales de la Ganaderia du Lartet pour
Pablo Aguado (une oreille, deux oreilles)
Andy Younes (salut au tiers)
Leo Valadez (salut au tiers)
Un quart d’arènes

La famille Bonnet a mis de côté pour les arènes de Bayonne ,4 erales, typés Cebada Gago, bien présentés, bien armés et donnant du jeu.

Le premier est accueilli à puerta gayole par Pablo Aguado. Le garçon, vu à son avantage à Rion des Landes, réalise une bonne série au capote ; Younés et Aguado réalisent deux quites de bon niveau. Le toro, très sollicité depuis sa sortie, marque un peu le pas à l’issue du tercio de banderilles. Il se reprend et fait preuve d’une très grande noblesse. Il boit littéralement la muleta, humilie et répète. Le torero en profite pour se croiser et réaliser de bonnes séries aussi bien à droite qu’à gauche. L’adorño final est du meilleur effet. Estocade entière à recibir, le puntillero fait relever le Bonnet. Le torero est récompensé d’une oreille.
On est en début de course et la faena, certes de qualité, n’a pas exploité toutes les qualités du novillo. Mouchoir bleu pour l’’eral, la vuelta est très applaudie.

Andy Younès était apparu fatigué à Maubourguet. A Bayonne, il ne va pas réaliser une des meilleures prestations de sa temporada. Son novillo, bien présenté, est à classer dans la catégorie des « exigeants » Il demande une muleta ferme et de la constance, voire de la ténacité pour le torero .Le jeune arlésien va faire des séries dont les trois premières passes sont bonnes ; La fin est moins bonne, voire mauvaise, car le torero n’a pas trouvé la bonne distance. Comme disent les professionnels, il monte dessus le toro, chaque série va à menos. La mise à mort est rapide, une entière avec un fort soupçon de julipié .Le provençal doit se contenter de saluer au tiers.

Le troisième novillo a dès son entrée en piste, un comportement plus compliqué que les deux précédents. La réception, bien commencé, se finit de façon brouillonne. Après un tercio de banderilles moyen, le toro, encasté, part de loin, s’engage dans la muleta mais donne des coups de tête. Léo Valadez débute la faena par des passes par le haut. Il profite des qualités du Bonnet pour l’embarquer dans de bonnes séries à droite et à gauche. La faena est plaisante, et plait au public, mais reste en dessous de celles de Dax .Elle manque de domination et le toro de plus en plus complexe bouscule à deux reprises le torero mexicain. Relation de cause à effet, mais la mise à mort sera laborieuse (deux pinchazos, un golletazo, deux pinchazos et un descabello) et prive le jeune torero de récompense.

Déclaré vainqueur de la compétition, c’est à Pablo Aguado que revient la charge de tuer le quatrième eral de la matinée. Ce bicho sera le moins bon du lot. Faible, il permet à Leo Valadez de réaliser un bon quite par gaoneras puis un très bon tercio de banderilles à l’invite du jeune espagnol. Le novillo arrive, encasté, arrive à la muleta avec de la noblesse mais aussi une certaine faiblesse Il permet et transmet peu surtout à gauche. La faena, succession de passes, manque de sincérité et d’engagement. La présidente ayant oublié ses lunettes et le manuel fondamental de l’art taurin, accorde deux oreilles après une estocade atravesada, rapide d’effet. Heureusement elle ne verra pas la pétition de mouchoir bleu émanant d’une girl band!

Pluie de récompense qui arrose tous les participants et Pablo Aguado, vainqueur, sort en triomphe .
La matinée a été intéressante, dommage qu’il ait manqué du public sur les gradins.

Thierry

Notre reporter ayant attrapé une bactérie (on ne saura auprès de qui qu'après l'autopsie), nous informons nos amis aficionados que la prochaine quinzaine il n'y aura hélas pas de rubrique taurine.
Nous souhaitons un prompt rétablissement à Thierry, et de longues et nombreuses chroniques à venir.

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