Astarac,
encore et toujours
Arènes
d’Eauze, dimanche 06 juillet 2014 :
novillada non piquée de la Feria
2 erales de Camino de Santiago et 2 erales de l’Astarac pour
Diogo Peixero (silence, vuelta)
El Adureño (une oreille, silence)
Vuelta au 4ème novillo (Astarac)
1/3 arène (pas loin de 1000 personnes)
Belle entrée, compte tenu de la taille des arènes, pour cette traditionnelle
novillada non piquée. Jean Louis Darré a envoyé pour l’occasion un lot
composé de deux exemplaires de chacun de ses fers.
L’ensemble est sorti intéressant, malgré quelques signes de faiblesse
accentués par une piste surchargée en sable car préparée pour le rejon.
Le
premier novillo (Camino de Santiago) est léger mais bien armé. Il sera
reçu à la cape par Diogo Pexeiro qui nous avait laissé une très bonne
impression au Bolsin de Bougue. Le jeune portugais banderille avec une
efficacité certaine. A la muleta, le toro a du mal à supporter les séries
trop longues. C’est dommage car le garçon s’applique, se croise (et
c’est rare de nos jours) pour donner de bonnes mais courtes séries des
deux mains. Le toro se décompose très vite. Comme souvent chez les jeunes
novilleros en manque de contrat, l’envie de toréer l’emporte sur la
lucidité qui conseillerait d’abréger la faena. Le torero insiste trop
et les dernières passes sont compliquées et rendent le bicho difficile
à fixer pour l’estocade. Quatre descabellos sont nécessaires, après
9/10ème d épée de travers pour tomber le novillo après qu’ait sonné
le second avis.
Plus
costaud mais gacho, le second Camino est bien reçu à la cape par El
Adureño. Tout d’abord distrait, le toro semble baisser de ton en début
de faena .Très vite la caste reprend le dessus et c’est avec noblesse
que le Darré répond et répète quand il est sollicité par la muleta du
jeune landais. Yannis va s’efforcer de se mettre à la hauteur du novillo .Il
a progressé. Moins brouillon il tente de construire ses faenas .Dommage
qu’il soit un peu seul car il a du mal à gommer certains fautes de placement
et d’attitudes qui se répètent de faena en faena et qui seront bientôt
difficiles à supprimer. Pour l’instant l’élève a un gros capital sympathie
auprès du public , malgré une épée très basse ,mais efficace il obtient
une oreille. L’arrastre est applaudie.
Le
troisième (Astarac) sera handicapé par sa faiblesse, l’état de la piste
et quelques erreurs de Diogo Pexeiro (réception «dure » à la cape, chocs
contre le burladero). Des deux premiers tercios ressortent un sympathique
quite al alimon et deux bonnes paires de banderilles. Le début de faena
est trop dur pour un novillo faible. Le bicho est très noble, répond
bien à droite et moins à gauche, il a un certain fond de race, le torero
est élégant. La faena est intéressante, les séries sincères et élégantes,
mais elle manque de lien et de transmission car le novillo n’a pas le
moteur nécessaire. La faena va à menos elle est conclue par ¾ d’épée
efficace. Petite pétition du fan club, l’élève de l’Ecole Taurine de
Lisbonne devra se contenter d’une vuelta qui récompense son application.
Le
dernier novillo est un Astarac joliment présenté .Il ira à mas tout
au long de la faena, très noble il répète avec beaucoup de caste et
oblige El Adureño à se mettre au niveau. La faena est intéressante mais
elle sera très conclue à l’épée. Trois pinchazos, une demie en avant
et un descabello sont nécessaires, le toro tombant à la limite du troisième
avis. Une vuelta est accordée à l’excellent novillo.
Le
trophée Nimeño II est attribué à Yannis ainsi que le prix des organisateurs
de Sud Ouest, le prix du club taurin à Diogio .Je pense qu’il faut suivre
le jeune portugais qui, bien que très vert, a des qualités certaines
déjà entrevues à Bougue. Yannis est à un moment de sa carrière où il
a besoin d’un vrai « coaching technique » (mon ancien chef aurait parlé
d’un marquage à la culotte serré).
Trois
novillos de l’Astarac sont sortis en deux jours, un a été exceptionnel,
un très bon et le troisième intéressant. Messieurs les organisateurs,
c’est la preuve par trois qu’il y a dans le campo, des novillos, bien
meilleurs que les sempiternels Domecq , encastés et toréables qui ne
demandent qu’à être toréés!
Après-midi
tranquille pour la cavalerie Heyral
Arènes
d’Eauze, dimanche 06 juillet 2014 :
corrida des fêtes 7 toros de Banuelos pour
Juan Bautista (salut au tiers, une oreille)
Joselito Adame (deux oreilles, une oreille)
Michelito (salut au tiers, vuelta)
Gines Carthagena (deux oreilles)
¾ d’arènes par une météo quasi automnale
Avant
de venir à Eauze, j’avais imaginé que ce cartel à 7 toros dont un pour
le rejon avait été monté pour permettre de présenter toute l’écurie
d’un organisateur taurin français bien connu. En fait la présence d’un
cavalier a été prévue pour permettre aux amateurs de chevaux de satisfaire
leur passion qui ne pouvait pas l’être par les passages éclair des chevaux
de Philippe Heyral.
Les premiers tiers de cette course se résument à 7 picotazos minimalistes
qu’ont eu du mal à supporter les toros de la ganaderia Banuelos.
Très bien présentés et armés, probablement trop lourds pour leur âge,
les 6 exemplaires réservés aux piétons ont tous été faibles. Inexistants
lors des deux premiers tiers, ils se sont contenté de jouer les faire
valoir au troisième. Seul ressort du lot, le second qui a permis à Adame
de triompher.
Le
premier fuyard sera difficile à fixer au capote. Il ne poussera pas
lors de l’unique rencontre au cheval. Le toro manque de force et recherche
l’appui des barrières. Après une bonne série à droite, Juan Bautista
doit l’économiser. Le toro ne supporte pas des séries trop longues .La
faena, sans vraiment d’opposition, manque de transmission. Le torero
reste profilé, voire fuera de cacho. Il conclue d’une entière un peu
verticale.
Le
second costaud, le moins armé du lot Un picotazo et un quite élégant
de Joselito Adame et on arrive au troisième tiers. Le toro est distrait,
mais il vient de loin en mettant bien la tête. Le jeune mexicain, en
se croisant, avec beaucoup de temple allonge la charge du toro. Début
difficile à droite, puis après une bonne série de naturelles, le Banuelos
finit par s’investir des deux côtés. On retrouve dans cette faena, le
Joselito Adame de 2013. L’estocade à recibir est spectaculaire et efficace.
Deux oreilles sont accordées par le président Jacques Grue et l’arrastre
est applaudie ce qui est exagéré pour un toro qui n’a pris qu’une pique.
Le
troisième lui aussi bien présenté, va prendre le dessus à la cape sur
Michelito. Le jeune gerso-mexicain, très attendu par les gersois, va
commettre l’erreur de raccourcir la charge d’un toro qui en a peu. La
faena manque de lien et de transmission. Le torero ne pèse pas sur le
toro qui se décompose très vite. L’ainé des Lagravère salue après une
quasi entière en place et efficace.
Le
quatrième est un de ces toros modernes, très musclé à l’avant et peu
à l’arrière. Faible et noble, il virera rapidement au soso. Juan Bautista
se lance dans un numéro de passes au ralenti, composant la figure à
la limite du toreo de salon. C’est beau à regarder, mais vite languissant
car répétitif et par manque d’agressivité du Banuelos. Cette tauromachie
fait saliver certains, moi elle m’incite plutôt à la sieste. Difficile
d’incriminer le torero, ce type d’animal ne permettant guère qu’une
telle faena pour hypnotiser les spectateurs ou bien un numéro à la Padilla
pour maintenir le public éveillé mais pas de les enthousiasmer. Une
entière contraire et rapide d’effet fait tomber une oreille avec forte
pétition de la seconde . Avec raison, le président résiste.
L’arlésien boudeur jettera l’oreille avant de faire sa vuelta .Il oubliera
de saluer le président y compris à la fin de la corrida.. Ces attitudes
à la Nasri commencent dangereusement à se généralise en particulier
chez les toreros français………… ! Ce comportement de sale gosse est indigne
d’un torero qui aspire à être le numéro un français.
Le
cinquième bien présenté, bien piqué (en une seule rencontre) sera bien
banderillé par la cuadrilla de Joselito Adame. Mais il n’est pas bien
encasté. Le toro a une charge brusque avec du genio. Faena technique
du mexicain qui va doubler le Banuelos en début de faena. Puis en s’arrimant,
il va finir par le dominer. Le combat, moins brillant qu’au second est
très intéressant et va susciter les seuls vrais moments d’émotion de
l’après midi. Une oreille est accordée après un superbe volapié d’effet
immédiat.
Le
sixième sera le seul à être mis en suerte une deuxième fois après avoir
désarçonné le picador ganadero Olivier Riboulet. Le toro est noble mais
faible Michelito commet la même erreur que face au troisième. La faena
manque à nouveau de lien et le Banuelos dont le peu de charge a été
étouffée devient vite tardo. Un pinchazo et une épée contraire et le
très jeune torero entame une vuelta « de sympathie ».
A
mi course, Gines Carthagena a combattu à cheval un exemplaire du même
fer . Le règlement prévoit que le toro soit légèrement dépointé, il
est sorti afeité en piste façon bucheron. Que c’est laid de voir un
superbe toro ainsi mutilé .Le jeune rejoneador a hérité des qualités
de cavalier, de rythme et de show man de son père. Face à un excellent
adversaire qui a gardé beaucoup d’allant tout au long de la faena, il
a réalisé en particulier deux excellents quiebros aux banderilles. Le
rejon de muerte, bas et provoquant une hémorragie, a été très rapide
d’effet. Le troisième « fils de » de l’après-midi se voir accorder deux
oreilles.
Sortie
en triomphe de Cathagena et Adame , un salut déplacé du mayoral, le
public est content en quittant le ruedo élusate. Il a assisté à un spectacle,
pas forcément à une corrida de toros. Je ne retiendrai de cette course
que les deux prestations de Joselito Adame, torero complet et, ce jour,
excellent estoqueador
Une
poignée d’antis de plus en plus jeunes et toujours aussi cons ont pu
s’approcher trop près des aficionados, quelques coups et insultes ont
été échangés. Particularité du jour, les c…s d’animalistes présents
le matin et l’après-midi n’étaient pas de la même obédience. Par moment,
ils me font penser aux groupuscules révolutionnaires mis en scène avec
beaucoup d’ironie et d’humour par les Monty Python’s dans « La vie de
Brian »
Thierry
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