Tienta
de qualification du Bolsin 2014
Arènes de Bougue ,04 mai 2014 : qualification du Bolsin 2014
10 vaches de la ganaderia Camino de Santiago pour
El Gallo (Valence)
Aquilon Giron (Ecija)
Juan de Dios (Salamanque)
Juan Martinez (Arles)
Diogo Peixero (Lisbonne)
Daniel Garcia Navarette (Baza)
El Adureño (Adour Aficion)
Andy Younes (Arles)
Joaquin Lucas (Nimes)
La
première vache est fuyarde .Elle s’emploie peu à la pique. Elle est
noble, limite sosa. El Gallo à du mal à trouver la distance, torée sur
le voyage et ne s’impose pas à la vache qui va à menos. Aquilon Gijon
termine la faena face à une adversaire trop décomposée pour qu’il puisse
être jugé.
La seconde prend 4 piques en allant à menos. Elle est noble mais faible.
Aquilon Gijon réalise de bonnes séries à gauche et à droite .Il va améliorer
la vache en lui donnant confiance et en la laissant récupérer. Juan
de Dios reprend le flambeau et en une série va détruire tout le travail
réalisé par son prédécesseur.
La troisième sera mansa au cheval et cherchera très vite le terrain
des planches. De la prestation de Juan de Dios seule une série est à
retenir .Juan Martinez hérite d’une vache décomposée qui demande à être
forcée pour passer. Le torero se limite à un trasteo superficiel et
culero.
La quatrième, très désordonnée, sera également mansa face au cheval.
Face à cette vache faiblarde, Juan Martinez ne trouve pas le sitio,
se contente de passes d’adorno .Dominé, il finit par se faire accrocher.
Le portugais Diogo Pexeiro prend les affaires en main, trouve la distance
.Conduisant bien la charge, il nous montre les qualités de noblesse
de l’animal dans de bonnes séries à droite et à gauche.
La cinquième ne vient pas au cheval .Comme les quatre précédentes, elle
ne sera pas retenue par le ganadero Bonne prestation de Diogo Pexeiro
face à une vache de peu de qualité. David Garcia Navarette récite la
leçon apprise en cours avec application mais manque de style et d’engagement.
La sixième ne relèvera pas le niveau face au cheval. Elle est par contre
noble. Comme face à la précédente, David Garcia restera sur un registre
« scolaire » sans grande transmission. El Adureño n’arrivera jamais
à s’accorder avec son adversaire ; Dans un jour « sans », il finira
par se faire accrocher.
La septième sera excellente, allant à mas lors du premier tiers, partant
de loin et avec alegria.Noble et très encastée, elle dominera aussi
bien El Adureño que le biterrois El Chispa. Les deux toreros seront
éliminés, alors que la vache sera la première conservée par l’éleveur.
La huitième se comportera en brave face au cheval (6 rencontres) mais
ne tiendra pas la distance face à la muleta achevant décomposée. El
Chispa manque de technique et d’officio. Il ne conduit pas la vache,
ne se croise pas. Andy Younes prend le relais arrive à tirer quelques
passe intéressantes à une Camino de Santiago qui va à menos.
La neuvième pousse avec bravoure lors des 6 rencontres. Plus complexe
que les précédentes elle va poser des problèmes que ne sauront pas résoudre
Andy Younes et Joaquin Lucas ; Ce dernier toréant en plus systématiquement
fuera de cacho.
La dixième et dernière vache sera la meilleure du lot. 5 piques prises
avec bravoure et une caste qui débordera le nîmois Lucas. El Gallo saura
en profiter pour lui servir de bonnes séries sur les deux côtés et redorer
un blason quelque peu terni par sa prestation en début de Bolsin.
A l’issue de cette tienta se qualifient El Gallo grâce à sa prestation
face à la dernière vache. David Garcia Navarette et Juan de Dios. Qualifications
surprenantes surtout pour l’un trop scolaire et le dernier qui n’a rien
montré face à ses deux vaches arrivant ,tous deux dans mon classement
après Aquilon Giron et Diogo Pexeiro. Mais vox jury ,vox dei.
20
ans de Bolsin à Bougue
Arènes
de Bougue, dimanche 4 mai : Bolsin 2014- 5 erales de la ganaderia de
Rafael Cruz pour
El Gallo : (une oreille, salut)
Juan de Dios (salut)
David Garcia Navarette (silence, deux oreilles)
8/10ème d’arènes par un temps ensoleillé
Après
l’épreuve de sélection du matin, les trois qualifiés sont confrontés
à un eral de Rafael Cruz, les deux meilleurs se voyant offrir la possibilité
de toréer un second becerro.
Le Bolsin de Bougue a vingt ans et se porte bien . Pour la troisième
année les pensionnaires de la ganaderia Cruz (origine Domecq) ont largement
contribué au succès de l’édition 2014.
Très bien présentés, ils ont fait preuve de cette caste et de cette
noblesse qui révèle les qualités naissantes chez les jeunes toreros,
ainsi que les points à travailler.
Favori
après la tienta du matin, El Gallo (Ecole taurine de Valence ) a eu
la chance de toucher en premier lieu un excellent novillo colorado.
Après un premier tiers sans grand relief, on a pu craindre le pire tant
le péon de brega a multiplié les capotazos inutiles pour place le bicho
pour les banderilleros. Morandilla pose toutefois une excellente paire
de banderilles Le début de faena se ressent de la brega désordonnée
.Le torero se croise et en toute logique la noblesse et la caste reprennent
le dessus, le Cruz s’améliore et permet à El Gallo de dessiner de bonnes
séries à droite et à gauche. Le jeune garçon manque de métier. Il pense
avoir gagné et cherche l’esthétique, toréant sur le voyage sans chercher
à peser sur son adversaire. Il reste en dessous de possibilités offertes
et finit par se faire accrocher. Retour aux fondamentaux en fin de faena
avec une bonne série de naturelles de face. Après un pinchazo accroché,
il profite d’une charge du becerro pour placer une estocade à recibir »opportuniste »
qui se révèlera efficace. Le palco accorde une oreille (non demandée
par le public) mais que les puristes ne bouderont pas. L’arrastre du
novillo est très applaudie. Compte tenu de ce qu’on voit dans d’autres
arènes, un mouchoir bleu, aurait pu être accordé, même cela est discutable
en non piquée. Mais il s’agit du premier et la présidence avec prudence
n’a pas voulu se faire piéger en mettant la barre trop haute dès le
début de la course.
Le
second ne voit pas Juan de Dios qui l’attend à puerta gayola. Il accroche
le capote du pensionnaire de l’Ecole taurine de Salamanque . Le Cruz
montre très vite des signes de faiblesse qui sera aggravée par une blessure
aux antérieurs consécutives à une glissade. Handicapé le toro se défend
sur place. Comme le torero a du mal à trouver le sitio, ne donne pas
la sortie se renvoyant le toro dessus, le bicho se décompose très vite.
Après une entière en avant et trois descabellos, le protégé de José
Ignacio Sanchez salue au tercio.
Troisième
qualifié, David Garcia Navarette hérite d’un novillo costaud et très
encasté. Plus manso con caste que brave, le bicho est exigeant. L’élève
de l’Ecole taurine de Baza va réciter la leçon apprise mettant la jambe
à gauche pour de bonnes séries de naturelles et restant profilé à droite.
Les passes sont enchainées avec application mais sans sens de la lidia.
A se demander si ce mot a un sens pour ces jeunes toreros et leurs professeurs.
Non dominé, le toro est difficile à fixer à la mort, l’épée de côté
et verticale est longue à faire effet. le torero regagne le burladero
dans le silence.
Le
jury se retire pour délibérer et désigner les deux toreros qui se verront
attribuer un novillo supplémentaire. Autant la présence en finale d’El
Gallo s’impose comme une évidence, pour le second poste difficile de
choisir entre un Juan de Dios plutôt élégant mais sans dominio et un
David Garcia plus engagé mais parfois trop scolaire. C’est le torero
de Baza qui est choisi. Quelques sifflets dans le public, la suite prouvera
que les siffleurs avaient tort.
En
quatrième sort un novillo costaud, le mieux armé de l’ensemble du lot.
Les deux toreros alternent à la cape avec réussite. Morandilla, en forme
ce jour, et El Santo se distinguent avec les palos. Le toro est très
intéressant car encasté. Il exige, comme le troisième, d’être canalisé
avec fermeté. Le jeune novillero ne se croise pas assez et n’allonge
pas assez ces passes pour imposer sa volonté. Malgré quelques bonnes
passes, il finira par se faire déborder et le torero ira à menos alors
que le toro va à mas. Le torero perdra les papiers dans une tentative
d’adorño par naturelles de face, louable dans l’intention mais difficile
à réaliser face à un novillo excellent mais absolument pas dominé El
Gallo salue au tercio après une demie de côté et trois descabellos.
Garcia
Navarette a eu de la chance au sorteo .Il touche en cinquième position
un eral ,bien présenté , noble mais moins encasté que ses prédécesseurs.
Il aura l’intelligence de ne pas passer à côté de l’opportunité offerte.
Il profite de la charge un peu naïve pour dessiner de bonnes séries
à droite et à gauche .Le toro va à menos et se réfugie dans le terrain
des tablas .L’estocade engagée et entière est très spectaculaire.
Deux oreilles pour le matador et mouchoir bleu pour l’eral ; Cette vuelta
vient plutôt récompenser l’ensemble du lot qu’un animal brillant , limite
soso et beaucoup moins intéressant que les premier , troisième et quatrième.
L’éleveur
est appelé à saluer, dommage de ne pas associer le mayoral.
David Garcia Navarette est déclaré vainqueur du Bolsin 2014 et sera
donc présent au cartel des non piquées de Mont de Marsan, Plaisance,
Dax et Bayonne.
On suivra également El Gallo qui ne manquera pas d’avoir quelques contrats
dans le Sud Ouest suite à sa prestation lors de la tienta et face à
son premier adversaire.
Présence
habituelle des force de l’ordre pour canaliser une dizaine d’antis mollassons
à l’exception du grand dadais barbu et hypocondriaque, spécialiste de
la simulation de syncopes, et qui a réussi en moins de deux minutes
de présence devant les arènes à se faire mettre en garde à vue. A signaler
toutefois, le véhicule d’un couple d’aficionados rayé sur le parking
près du lieu du repas.
Prochains rendez vous à Mimizan (non piquée, le 29 matin) et pour un
novillada au cartel très intéressant à Captieux le 1er juin.
Thierry