Un
petit président sur son balcon perché tenait en sa main un mouchoir
6
toros de Jandilla bien armés mais mansos, à l’exception du 6 ème noble
mais faible pour
Juan Jose Padilla (palmitas, palmas y pitos),
Miguel Angel Perrera (salut au tiers, vuelta)
Fandiño (palmitas, salut au tiers)
Temps nuageux
Deux tiers d’arènes
Poids des toros (547,534,528,539,540,532)
Rien à retenir des trois premiers toros, mal piqués, trop gras, faibles
et sans race qui ne permettaient pas grand-chose. La corrida a vraiment
commencé avec la quatrième grâce essentiellement à la personnalité des
trois toreros et du président des arènes.
Padilla
a décidé de faire le show avec le quatrième. Accueilli à genoux par
le cyclone de Jerez, il est économisé face au cheval. Le show Padilla
peut commencer. Tercio de banderilles spectaculaire , faena essentiellement
droitière au cours de laquelle, le torero se fera bousculer tel un novillero.
Il se relèvera à chaque fois, bousculant les peones pour reprendre le
combat, grande émotion sur les gradins .Une partie du public exulte,
l’autre siffle. Grande estocade, le toro tarde à tomber. Le matador
attend, ne prend pas le descabello. Deux avis sonnent, le matador semble
jouer une partie de qui perd gagne avec le palco. Le toro finit par
tomber dix secondes avant que ne sonne le troisième avis. Plus que Padilla,
c’est le président qui doit être rassuré, il n’a pas eu à gérer 50%
du public qui agite son mouchoir contre 50% qui lui demande de ne pas
sortir le sien. Tout cela, c’est du Padilla. On aime, ou on n’aime pas
mais cela a eu le mérite de réveiller le public.
Le
cinquième est un toro qui ne peut pas convenir à Perrera. Sa charge
est violente ,il donne de violents coups de tête en sortie de passe.
Le début de faena est compliqué .Mais le torero a décidé d’imposer son
style au mauvais élève qui est en face de lui .En grande forme ,Perrera
va arriver à ses fins et donner deux superbes séries ,au centre de la
piste ,sans lâcher un centimètre de terrain. Bonne estocade et très
forte pétition d’oreille que le président ne juge pas majoritaire. Le
torero doit se contenter, l’air chagrin, d’une vuelta et le président
à droit à sa bronca journalière.
Fandiño
va hériter avec le sixième du seul toro vraiment noble du lot .Il est
hélas faible. Pour ne pas être en reste, le basque va vouloir marquer
de sa personnalité l’après-midi. Il commence par toréer ,en se croisant
et avec lenteur, à mi hauteur le Jandilla .Il l’améliore petit à petit
et finit par pouvoir lui donner quelques passes, muleta basse. C’est
bien fait, l’oreille est presque coupée mais l’épée est défaillante
et le torero doit se contenter de recevoir une grande ovation.
Les
trois toreros sont applaudis lorsqu’ils quittent les arènes, ce qui
paraissait improbable après la mort du troisième toro.
En attendant Saint Perdon Triomphe de José Garrido
à Bilbao
6
novillos d’El Parralejo pour
José Garrido seul espada 6 oreilles (1,0,1,1, ,2,1)
salut du mayoral sortie en triomphe du torero
2/10 ème d’arènes
pluie au cinquième
poids des novillos (458,443,450,464,449,405)
A
Bilbao, le novillero José Garrido est sorti en triomphe après avoir
coupé 6 oreilles, dont 2 au cinquième, lors de son seul contre six.
Il y a quelques années, quand j’ai passé l’examen d’arbitre fédéral
de rugby, les examinateurs se sont fait un plaisir de nous tester dans
toutes les situations possibles et imaginables. L’excellent lot de novillos
de la ganaderia El Parralejo a permis à José Garrido de montrer toute
la gamme de son répertoire, sa capacité à gérer et à faire face à des
situations différentes.
Il
a reçu, dont une puerta gayola, et mis en suerte chacun des novillos
sans répéter deux fois les mêmes passes. A la muleta, six entames de
faena différentes et six lidias adaptées à chacun de ses opposants.
Pour être sûrs de ne rien oublier les examinateurs l’ont testé aux banderilles
et sur terrain humide puisque la pluie s’est invitée au dernier toro.
Ils
ont accordé à l’impétrant une mention très bien avec félicitation du
jury, quelques conseils aussi sur les estocades qui, si elles ont été
efficaces, restent à améliorer. Le public, parmi lesquels beaucoup de
français, a soutenu le torero d’un bout à l’autre de la matinée et est
sorti, comme José Garrido, avec le sourire des arènes.
Le
lot de novillos, superbement présenté, a comporté tous les types possibles
du très noble au manso « quasi perdido » avec pour cinq d’entre eux
une bravoure et une noblesse qui ont largement contribué au succès de
la matinée.
Le
premier novillo de charge brusque a bousculé à plusieurs reprises le
torero. Face à cet exemplaire le novillero a réalisé une faena courageuse
mais non dominatrice.
Le
second a besoin d’être obligé pour charger, le torero lui arrache les
passes une à une, avant de pouvoir enchainer les séries en fin de faena.
Il tue mal et ne coupera pas de trophée.
Le troisième est encasté mais faible et se décomposera en fin de faena.
Garrido va nous montrer sa capacité à adapter la distance au fur à mesure
de l’évolution du comportement de l’animal.
Le
quatrième, le plus complet, lui permettra de réaliser la faena la plus
complète profitant de la meilleure corne .
Face
aux deux derniers, l’intérêt de la course va monter d’un cran. L’élève
de Ferrera et El Tato va réaliser face au cinquième, qu’il banderillera,
une grande faena. Le toro est un manso qui dès son entrée en piste se
réfugie dans les tablas. Avec autorité, le torero va lui imposer de
venir et rester au centre du ruedo .Puis, avec un sens de la lidia rare
de nos jours, après avoir éliminé la mansedumbre, il va inventer un
toro noble pour lui tirer de superbes séries des deux côtés. Ce passionnant
moment de tauromachie, sous une pluie battante, a confirmé tout le potentiel
du torero et les espoirs mis en lui.
Le
dernier est un monument de noblesse .Limite soso, il va lui permettre
de réaliser une faena tout en lenteur, au parfum sévillan, muleta basse
et corps relâchée et de confirmer l’étendue de ses capacités.
Le
mayoral est invité à partager le succès de José Garrido au sixième toro
et sortie en triomphe pour le novillero. José Garrido n’a plus rien
à prouver en novillada. Il ne lui reste plus, avant de prendre l’alternative,
qu’à remercier ceux qui l’ont aidé en début de carrière .
Ce
sera fait le 31 Août pour les organisateurs de Saint Perdon lors de
leur novillada concours .J’espère que cela sera possible, en début de
saison, sur le sable de Garlin où il a débuté en piquée. Côté bétail,
on retrouvera la ganaderia du jour à Dax pour la novillada de Toros
y Salsa. Dernier examen pour le torero , affronter le redoutable Matias,
président des corridas à Bilbao, mais ce sera pour plus tard.