ARZACQ-ARRAZIGUET

Aficionados 2 : antis 0

Arènes d’Arzacq, dimanche 23 février 
Novillada non piquée
2 novillos de Pablo Hermoso de Mendoza pour le rejoneador Roberto Armendariz (silence, deux oreilles) et
4 erales du même fer pour les novilleros
Joaquin Galdos Moreno (silence)
Andy Younes (salut eu tiers, salut au tiers)
Luis David Adame (salut au tiers)
9/10ème d’arènes

Deuxième rendez vous taurin de la temporada, nouvelle rencontre avec les antis et nouveau déploiement de force. Ceux d’aujourd’hui portaient la casaque de l’écurie Animal Cross (20 personnes) renforcés par quelques membres (10 individus) du CRAC disciples du gourou Garrigues.
Les premiers avaient en charge la partie visuelle avec leurs pancartes, les seconds la partie sonore avec des provocations volant aussi haut qu’un papillon rhumatisant. Ils manquaient la force de frappe mobilisée à Nantes avec les dégâts que l’on sait.
Le monde taurin est friand de proverbes et d’adages. Celui qui fait fureur en ce moment est :  « Si autour des arènes poussent des antis, les gradins seront bien remplis »

Pour sa première novillada non piquée, l’équipe du club taurin d’Arzacq a enregistrée une très bonne entrée. Première en France aussi pour l’élevage, propriété de la star du rejon Pablo Hermoso de Mendoza. Le bétail d’origine Murube a permis au cavalier de s’exprimer, par contre il a donné peu de jeu face aux piétons, exception faite du bonbon sorti en troisième position pour Andy Younes.

Je ne connais pas grand-chose au rejoneo et goûte peu cette discipline, mon analyse sera forcément incomplète et imprécise. Le premier novillo est un gros becerro gacho, très dépointé. Il ne reçoit qu’un rejon de castigo. Roberto Armendariz a choisi de présenter à Arzacq de jeunes chevaux qui seront parfois difficile à canaliser. Le cavalier est aussi surpris et gêné par la forme de la piste. Il se fait accrocher sans dommage à plusieurs reprises par un toro qui charge de façon violente et désordonnée. Avec les courtes, il va reprendre le dessus aidé par un cheval plus expérimenté. Un rejon de muerte bien placé sera insuffisant. Le rejoneador met bien pied à terre pour descabeller.
Son second adversaire est plus costaud. Il sera bien ralenti par deux rejones de castigo. La charge est plus facile à canaliser et permet un bon tercio de banderilles malgré quelques fautes d’un cheval prometteur mais encore vert. Bonne fin de faena aux courtes, le rejon de muerte en avant est rapide d’effet. Le public demande et obtient deux oreilles.

Le péruvien Joaquin Galdos Moreno avait fait bonne impression au Houga. Le second Murube est bien présenté. Il accroche dès le début des deux côtés et contraint le torero à s’appliquer au capote. Après un tercio de banderilles sans éclat partagé avec Adame, le bicho va très vite à menos, sa charge devient incertaine. Comme à la cape, le torero s’applique pour une bonne série à droite. Puis il baisse les bras, ne se croise plus et recule. Le torero perd confiance et le toro se défend sur place et domine le joven. La mise à mort est laborieuse (une atravesada sans s’engager, une épée trasera et trois descabellos). Joaquin revient au burladero dans le silence.

L’adversaire d’Andy Younes est ce qu’on appelle un bonbon. Il ne pose pas de problèmes particuliers. Le torero arlésien a des qualités .Il a un répertoire varié, il est élégant .Hélas il va céder à la facilité. Comme beaucoup de toreros face à un adversaire très noble, il oublie les fondamentaux. Il ne se croise pas, ne double pas. Il recherche l’élégance et ce qui porte sur le public sans peser sur le becerro. Celui-ci va se décomposer, s’échapper de la muleta. De ce fait la mise à mort est catastrophique (une atravesada, six descabellos).Le torero salue au tiers après le refus du président de céder à une pétition minoritaire et injustifiée.

Luis David Adame est un exceptionnel torero à la cape, répertoire varié élégant et inspiré. Le novillo qui lui est opposé est tardo, manso .Le mexicain va s’accrocher pour tirer des séries à droite et gauche très techniques avec beaucoup d’aguante et de courage Le toro est de plus en plus décomposé et va bousculer avec violence par deux fois le cadet des Adame sans que ce dernier ne se défile. Il s’engage avec sincérité pour une bonne estocade en place, hélas longue à faire effet ce que ne supporte pas le public moderne .Le mexicain doit se contenter de saluer alors qu’il méritait de couper un trophée.

C’est Younes qui a gagné le droit de tuer le dernier eral. Dès sa sortie, le Murube accroche et secoue un péon.Le toro est faible, sans caste. De nouveau, les passes sont élégantes mais sans poder ; La faena est trop longue, le bicho se décompose, prend le dessus et met en danger à plusieurs reprises le torero. La fin de faena est heurtée et décousue- Nouvelle mise à mort approximative (atravesada, bajonazo et sept descabellos) et silence pour le torero.

A l’issue de la novillada, Andy Younes reçoit le prix mis en jeu .

Chaque maestro repart avec un souvenir aromatique et culinaire du Béarn. Et les aficionados peuvent rentrer chez eux sans croiser d’antis. Ambiance tendue à l‘extérieur, conviviale à l’intérieur, très bonne organisation pour une course décevante par la faute du bétail, les trois novilleros sont à revoir dans d’autres conditions.

Prochain rendez-vous le 09 Mars à Samadet.

Thierry

Photos de Christian Sirvins, tous droits réservés.

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